En s'offrant Twitter, Elon Musk ajoute une ligne à son impressionnant palmarès d'entrepreneur stakhanoviste, avec Tesla, pour la voiture électrique, SpaceX, pour les fusées, SolarCity, pour l'énergie solaire, ou encore The Boring Company, pour les tunnels consacrés au transport. L'entrepreneur, né il y a 51 ans en Afrique du Sud, et naturalisé américain après avoir vécu au Canada, assure vouloir lutter pour un discours plus libre.

"La liberté d'expression est la base d'une démocratie qui fonctionne, et Twitter est la place d'un village numérique où l'on débat des sujets vitaux pour l'avenir de l'humanité… Twitter a un potentiel énorme. J'ai hâte de travailler avec cette entreprise et la communauté des utilisateurs pour la libérer", a-t-il expliqué lors de l'annonce de sa volonté d'acquisition en avril dernier. Depuis l'officialisation de son achat le 27 octobre, il a annoncé le licenciement de l’actuel PDG Parag Agrawal, tout comme celui de la responsable juridique Vijaya Gadde.

Prendre le contrôle de Twitter représente donc un nouvel outil d'influence pour un entrepreneur qui a les idées très larges. Persuadé que nous vivons dans une simulation, il s'appuie notamment sur une publication du professeur de philosophie à Oxford Nick Bostrom, selon laquelle des civilisations extraterrestres aux compétences technologiques avancées pourraient facilement jouer avec nos existences.

La thèse, totalement contre-intuitive et souvent jugée farfelue, est considérée avec sérieux par quelques chercheurs, tel l'astrophysicien du Muséum d'histoire naturelle de New York Neil deGrasse Tyson. L'entrepreneur touche-à-tout souhaite également faire de l'humanité une espèce interplanétaire pour la protéger de l'extinction, et a prévu d'envoyer 80 000 Terriens sur Mars d'ici à 2027. Une autre idée est d'équiper l'humanité d'une puce électronique pour permettre à cette dernière de garder le contrôle de l'intelligence artificielle. Des sujets sans tabou qui gagneraient à pouvoir être discutés sur Twitter. De manière très libre.