Expulsée aux îles Canaries, la militante pro-Polisario, qui accuse Rabat de tout faire pour l'empêcher de revenir à Laâyoune, observe son 23e jour de grève de la faim. Son compagnon assure qu'elle est prête à aller "jusqu'à la mort".
AFP - La militante sahraouie Aminatou Haidar, qui observait mardi son 23e jour de grève de la faim à Lanzarote (Espagne) pour pouvoir retourner au Sahara occidental, "ira jusqu'à la mort" s'il le faut, a assuré au journal ABC son compagnon, Bachir Lekhfawni.
Interrogé à Laâyoune, au Sahara occidental, territoire annexé par le Maroc en 1975, M. Lekhfawni a déclaré que Mme Haidar "irait jusqu'à la mort, c'est certain. La famille ne va pas intervenir" pour l'en dissuader.
"Nous attendons son retour, morte ou vive", a-t-il ajouté. "Son retour est certain. Ce que nous ignorons, c'est si elle l'effectuera dans un cercueil. Vu comment se présentent les choses, je vois une fin malheureuse".
Aminatou Haidar, 42 ans, militante de la cause du Sahara occidental, observait mardi son 23e jour de grève de la faim pour pouvoir rentrer à Laâyoune. Le Maroc refuse, arguant qu'elle aurait renié sa nationalité marocaine.
Elle a été expulsée le 14 novembre du Sahara occidental par les autorités marocaines, qu'elle accuse de lui avoir confisqué son passeport marocain. Selon Rabat, elle a refusé d'"accomplir les formalités habituelles de police et renié sa nationalité marocaine".
La presse espagnole a publié mardi des extraits d'une lettre des deux enfants de Mme Haidar, âgés de 15 et 13 ans, lancant "un appel urgent à tous les enfants du monde" et à "toutes les mamans du monde".
"Nous voulons le retour de notre maman !", ont écrit les enfants selon un fac-similé de la lettre, rédigée en français, publié par ABC en une.
La militante pro-Polisario, qui ne fait pas partie de l'organisation indépendantiste, a fait savoir lundi qu'elle refuserait tout type de soin médical alors que le gouvernement socialiste espagnol, embarrassé par la tournure des événements, tente de la dissuader de poursuivre son combat jusqu'à une issue fatale.
Le Maroc considère que le Sahara occidental, une ancienne colonie espagnole annexée et administrée depuis 1975, fait partie intégrante du royaume. Le Front Polisario, soutenu par l'Algérie, réclame pour sa part son indépendance, Rabat proposant une large autonomie sous sa souveraineté.