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À la une de la presse, la décision de l’Algérie de suspendre un traité de coopération avec l’Espagne, après le revirement de Madrid sur le dossier du Sahara occidental.

D’après le journal officiel algérien El Moudjahid, Alger a réagi au choix du gouvernement espagnol d’apporter son soutien au projet d’autonomie marocain pour le Sahara occidental.  - "un revirement injustifiable", selon le gouvernement algérien, qui soutient, lui, le mouvement indépendantiste du Front Polisario. Il estime que la nouvelle position de Madrid vis-à-vis de son ancienne colonie "s’inscrit en violation de la légalité internationale". "L’Algérie rompt avec l'Espagne, en raison des arguments 'fallacieux' de Pedro Sanchez": le quotidien de droite espagnol El Mundo se montre également très critique vis-à-vis de la décision du Premier ministre socialiste, qu’il accuse d’avoir "cédé aux aspirations annexionnistes du Maroc sur le Sahara occidental", tournant ainsi le dos à l'engagement historique de Madrid "en faveur du droit du peuple sahraoui à décider de son avenir par un référendum d'auto-détermination, conformément aux résolutions des Nations unies".

L'Algérie, où le journaliste Ihsane El-Kadi a été condamnée, mardi 7 juin, à six mois de prison ferme. Le Monde présente cette condamnation du directeur de Radio M comme une nouvelle manifestation de la répression qui s’est abattue sur les militants du Hirak, le mouvement de révolte populaire né en 2019. Selon le site spécialisé Algerian Detainees, 272 détenus d’opinion se trouveraient actuellement dans les prisons algériennes.

À la une également, la disparition, depuis plusieurs jours, d’un journaliste britannique et d’un spécialiste des peuples autochtones, dans une région reculée de l'Amazonie brésilienne. La disparition de Dom Philips et de Bruno Pereira inquiète The Guardian, qui presse le gouvernement brésilien d’intensifier ses recherches. Le journal britannique dénonce l’attitude de Jair Bolsonaro, qui a semblé blâmer les deux hommes : "Franchement, deux personnes sur un seul bateau, dans une région totalement sauvage, c'est une aventure qu’on ne recommande à personne. Tout peut arriver", a déclaré le président brésilien, vilipendé par le quotidien pour avoir "affaibli les protections environnementales et les droits fonciers des populations autochtones", et "bafoué les droits de l'homme et l'État de droit" depuis son arrivée au pouvoir en 2019.

Un mot, également, de la décision de la justice française d’ouvrir une enquête sur le yacht d’un oligarque russe, qui pourrait aboutir à sa confiscation définitive. La France se dirige-t-elle vers la première saisie judiciaire d’un bien d’un oligarque russe sous le coup des sanctions européennes à cause de la guerre en Ukraine ? D’après Le Monde, le superyacht Amore Vero, "Amour Véritable", propriété du milliardaire Igor Setchine, serait en tout cas "le plus près d’être confisqué définitivement par la justice". Une première qui permettrait de faire rentrer des dizaines de millions d’euros dans les caisses de l’État français, qui s’est contenté, jusqu’à présent, de geler les biens des personnalités russes sanctionnées. The Washington Post, de son côté, annonce "une victoire" pour les États-Unis, après la décision, mardi, de la Cour suprême des îles Fiji, d’autoriser les autorités américaines à saisir un autre yacht, appartenant également à un oligarque pro-Kremlin, Suleyman Kerimov. Valeur estimée de l’Amadea, un gigantesque superyacht de 106 mètres avec piscine, jacuzzi, héliport et "jardin d'hiver" sur le pont : plus de 300 millions de dollars.

Elles valent aussi extrêmement cher : des antiquités égyptiennes d’une valeur "exceptionnelle" auraient été l’objet d’un vaste trafic international, au bénéfice du Louvre d’Abu Dhabi. Selon une enquête de Libération, l’Agence France Muséums - une structure créée en 2007 et dont la mission consistait à sélectionner des œuvres, à s’assurer de leur origine légale et à négocier les prix pour le compte du Louvre d’Abu Dhabi, ouvert en 2017 - aurait acquis un certain nombre de pièces égyptiennes avec de faux documents. D’après Libé, une partie de ces œuvres provenaient notamment de pillages archéologiques. Le journal fait également état d’un rapport, publié mercredi 7 juin par la Fondation Clooney pour la justice, qui révèle que le trafic d’antiquités permet depuis plusieurs années de "financer des organisations terroristes et des groupes armés jihadistes".

La presse française revient aussi ce matin sur la révolte des villes touristiques contre le système Airbnb. Hausse des prix, pénuries de logement : d’après Le Figaro, la multiplication des locations de courte durée entraîne des difficultés à se loger pour les habitants de ces villes, dont certaines se mobilisent en prenant des mesures coercitives. Ainsi, à Bayonne, au Pays basque, les élus ont voté une réglementation visant directement les locations type Rbnb. Un texte finalement suspendu par un tribunal administratif. Les inconvénients et méfaits du tourisme de masse, dont il est aussi question dans The Guardian, qui rapporte qu’une touriste américaine n’a rien trouvé de mieux que de dévaler en scooter les mythiques escaliers de la place d'Espagne, à Rome, occasionnant 25 000 euros de dégâts.

On ne se quitte pas là-dessus. Pas question de vous laisser filer sans mentionner la disparition d’un monument de la télé sud-coréenne : le présentateur Song Hae, qui animait un télé-crochet depuis 1988, est décédé hier à Séoul à l'âge de 95 ans, après avoir récemment intégré le livre des records en tant que présentateur en activité le plus âgé au monde. Lu dans The Washington Post.

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