L'étau russe se desserre sur Kharkiv, la deuxième ville de l'Ukraine, selon Volodymyr Zelensky, alors que le conflit pourrait s'étendre vers le Sud-Ouest, affirme Washington. Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, s'est dit, de son côté, "profondément préoccupé" par les pénuries qui risquaient d'engendrer une faim généralisée dans le monde. Voici le fil du 11 mai.
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3 h 10 : premier procès pour crime de guerre lié à l'invasion russe
Un soldat russe de 21 ans va être jugé pour crime de guerre en Ukraine, ce qui constituera le premier procès avec ce chef d'accusation dans le pays envahi par la Russie le 24 février, a annoncé mercredi la procureure générale de l'Ukraine.
Vadim Shishimarin est accusé d'avoir tiré avec une kalachnikov par la fenêtre d'une voiture dans laquelle il circulait, abattant un civil de 62 ans qui n'était pas armé, a expliqué le bureau de la procureure Iryna Venediktova dans un communiqué, soulignant qu'il avait agi pour empêcher l'homme de témoigner dans une affaire de vol de voiture.
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1 h 35 : les opérations se poursuivent dans l'Est
Le chef d'état-major ukrainien a précisé mercredi soir que les Russes poursuivaient leurs opérations dans l'Est, en particulier vers Slobozhansky et Donetsk – notamment Roubijné et Lyman pour en prendre le contrôle –, mais pas vers Kharkiv près de laquelle la localité de Pytomnyk "a été libérée" par les combattants ukrainiens.
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22 h 52 : la sélection nationale ukrainienne rejoue pour la première fois un match amical depuis le début de la guerre
L'équipe nationale ukrainienne, qui ne s'était plus rassemblée depuis le début du conflit sur son territoire fin février, a battu le Borussia Mönchengladbach (2-1) dans un match de charité organisé dans la ville rhénane au profit des victimes du conflit.
Les milliers de spectateurs présents ont brandi des drapeaux ukrainiens et se sont joints aux joueurs pour relayer un message de soutien au pays attaqué par la Russie depuis le 24 février. L'intégralité de la recette doit être reversée à des associations d'aide aux civils ukrainiens.
"Ce match est très important, pour notre équipe et pour notre pays", a dit l'ancien international ukrainien Andreiy Voronin, qui commentait la partie pour la chaîne allemande ProSieben : "Nous sentons que nous ne sommes pas seuls, le monde entier est derrière nous".
Sportivement, cette reprise n'était pas sans intérêt pour l'Ukraine, même si plusieurs joueurs importants n'avaient pas été libérés par leurs clubs. Les Jaune et Bleu doivent encore jouer leur qualification pour le Mondial-2022 dans une demi-finale de barrage contre l'Écosse le 1er juin, avant une éventuelle finale contre le Pays de Galles le 5 juin.
Pour Mönchengladbach, il s'agissait d'envoyer un signal de solidarité concret : "Nous voulions offrir une plateforme au football ukrainien", a déclaré le président du club Stephan Schippers.
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20 h 41 : un mort et trois blessés dans une attaque en Russie depuis l'Ukraine, selon le gouverneur de la région de Belgorod
Une personne a été tuée et trois autres blessées dans le sud-ouest de la Russie après des bombardements provenant d'Ukraine, a annoncé le gouverneur russe de la région touchée.
"Pour le moment, une personne a perdu la vie, il est mort dans l'ambulance, et il y a trois blessés", a déclaré le gouverneur de la région de Belgorod, Vyacheslav Gladkov, sur l'application de messagerie Telegram. Il a précisé que la situation était "la plus difficile" qu'ait connue sa région depuis que le président russe Vladimir Poutine a envoyé des troupes en Ukraine le 24 février.
Vyacheslav Gladkov a accusé l'Ukraine d'avoir visé le village de Solokhi, précisant qu'une maison avait été en partie détruite. Les autorités dans les régions frontalières de l'Ukraine accusent régulièrement les forces de Kiev de lancer des attaques contre la Russie.
En avril, Vyacheslav Gladkov avait accusé des hélicoptères ukrainiens d'avoir attaqué un dépôt de carburant à Belgorod.
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16 h 26 : l'Ukraine devra "lutter pendant 100 ans" contre les conséquences de la guerre, prévient Olaf Scholz
L'Ukraine devra "lutter pendant 100 ans" contre les conséquences de la guerre actuelle, a prévenu le chancelier allemand Olaf Scholz, en faisant un parallèle avec celles de la Seconde Guerre mondiale dans son pays.
"Ceux qui vivent en Allemagne savent que les bombes qui sont tombées pendant la Seconde Guerre mondiale sont encore découvertes aujourd'hui et que les alertes à la bombe continuent. L'Ukraine devra donc se préparer dès maintenant à lutter pendant 100 ans contre les conséquences de cette guerre", a expliqué Olaf Scholz lors d'une conférence de presse à Berlin.
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15 h 47 : Antonio Guterres se dit "profondément préoccupé" par un risque de faim dans le monde
Le secrétaire général des Nations unies a déclaré qu'il était "profondément préoccupé" par les pénuries alimentaires qui risquaient d'engendrer une faim généralisée dans différentes parties du monde.
"Je dois dire que je suis profondément préoccupé, notamment par les risques de voir la faim se généraliser dans différentes régions du monde en raison de la situation dramatique (...) à laquelle nous sommes confrontés en raison de la guerre en Ukraine", a-t-il déclaré.
S'exprimant aux côtés du chancelier et du ministre autrichien des Affaires étrangères à Vienne, Antonio Guterres a également déclaré que des pourparlers étaient en cours pour évacuer davantage de civils des zones de conflit en Ukraine.
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15 h 29 : les volumes de gaz acheminés vers l'Allemagne via l'Ukraine ont diminué de 25 %
Le volume de gaz russe acheminé en Allemagne dans un des principaux gazoducs transitant par l'Ukraine a diminué de 25 % depuis mardi, a indiqué l'agence allemande gouvernementale chargée de l'énergie.
"En raison de la réduction du transit, les volumes de gaz acheminés vers l'Allemagne via l'Ukraine (par le gazoduc Megal) ont diminué de 25 % par rapport" à mardi, a précisé cette agence sur son site internet, assurant toutefois que "ces volumes (étaient) actuellement compensés par des flux plus importants, notamment en provenance de Norvège et des Pays-Bas".
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14 h 32 : la Suède et le Royaume-Uni annoncent un accord de défense mutuelle en cas d'agression
Le Premier ministre britannique Boris Johnson et son homologue suédoise Magdalena Andersson ont annoncé un accord de défense et de protection mutuelle en cas d'agression, en amont de la décision de la Suède sur l'adhésion à l'Otan.
"Si la Suède était attaquée et se tournait vers nous pour nous demander du soutien, nous le lui apporterions", a affirmé le chef de gouvernement britannique lors d'une conférence de presse commune en Suède. "Si un des deux pays devait subir un désastre ou une attaque, le Royaume-Uni et la Suède se porteraient assistance de nombreuses manières (...) incluant des moyens militaires", a précisé Magdalena Andersson.
Boris Johnson doit signer un accord similaire avec la Finlande lors d'une visite à Helsinki en fin de journée mercredi, selon son cabinet.
Inquiets de la réaction de la Russie à leurs probables demandes d'adhésion à l'Otan attendues dans les prochains jours, les deux pays nordiques cherchent des assurances de sécurité bilatérales durant la période comprise entre leur candidature et leur entrée formelle dans l'alliance atlantique, ce qui peut prendre plusieurs mois.
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13 h 07 : plus de civils dans l'usine Azovstal, selon les séparatistes prorusses
Le dirigeant de la république populaire de Donetsk, État prorusse autoproclamé de l'est de l'Ukraine, a déclaré qu'il n'y avait plus de civils dans les sous-sols de l'usine Azovstal de Marioupol et que ses forces n'exerceraient par conséquent plus aucune retenue, selon l'agence Tass.
"Selon nos informations, il ne reste plus de civils. Les mains de nos unités ne sont par conséquent plus liées", écrit Tass en citant Denis Pouchiline, dont les forces participent à l'assaut contre l'aciérie fortifiée.
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13 h : près d'un tiers des emplois perdus en Ukraine à cause de la guerre
Quelque 30 % des emplois en Ukraine – soit 4,8 millions – ont été perdus depuis le début de la guerre déclenchée par la Russie et l'évolution dépend entièrement de la situation militaire, a prévenu l'Organisation internationale du travail.
L'OIT échafaude plusieurs scénarios en fonction de l'évolution des opérations militaires en Ukraine. "Dans l'hypothèse où les hostilités cesseraient immédiatement, il pourrait y avoir une reprise rapide de l'emploi (en Ukraine), avec le rétablissement de 3,4 millions d'emplois, ce qui ramènerait le taux de pertes d'emploi à 8,9 %. A contrario, si l'escalade militaire se poursuivait, le nombre de pertes d'emplois pourraient s'accroître encore, pour atteindre 7 millions, ou 43,5 %", écrivent les experts de l'organisation basée à Genève.
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12 h 24 : les prorusses de la région de Kherson veulent demander à Poutine une annexion
Les autorités installées par Moscou dans la région ukrainienne de Kherson comptent demander à Vladimir Poutine une annexion, a indiqué un responsable régional prorusse.
"Il y aura une demande (adressée au président russe) pour intégrer la région de Kherson en tant que sujet à part entière de la fédération de Russie", a dit aux agences russes Kirill Stremooussov, chef adjoint de l'administration militaro-civile de Kherson, région conquise par l'armée russe durant l'offensive déclenchée par Moscou en février contre l'Ukraine.
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12 h 16 : des femmes de soldats du régiment Azov ont vu le pape et demandé son aide
Un groupe d'épouses de militaires ukrainiens de la division Azov a rencontré mercredi à Rome le pape, à qui elles ont demandé d'intervenir pour "sauver la vie" de ces militaires, retranchés depuis plusieurs semaines dans l'aciérie Azovstal pilonnée par l'armée russe à Marioupol.
"Nous lui avons demandé de venir en Ukraine, de parler (au président russe Vladimir) Poutine, de lui dire 'Laissez-les partir'", a déclaré à la presse Kateryna Prokopenko, épouse d'un des chefs de la division Azov, Denis Prokopenko. L'entrevue, qui a duré "environ cinq minutes" selon elles, a eu lieu à l'issue de l'audience générale du souverain pontife, sur la place Saint-Pierre au Vatican.
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11 h 09 : une membre du groupe Pussy Riot quitte la Russie, déguisée en livreuse de repas
Une membre du groupe contestataire russe Pussy Riot, Maria Aliokhina, a affirmé mercredi au New York Times avoir pu quitter la Russie, après avoir trompé la police en se déguisant en livreuse de repas. Elle a ensuite traversé la frontière avec la Biélorussie voisine, et une semaine plus tard, elle a pu passer en Lituanie. La militante rejoint ainsi des milliers des Russes qui ont quitté le pays depuis le début de l'offensive russe en Ukraine le 24 février.
En septembre 2021, Maria Aliokhina a été condamnée à un an de "restrictions" à sa liberté (contrôle judiciaire, couvre-feu nocturne, interdiction de quitter Moscou) pour avoir appelé à manifester contre l'arrestation du principal opposant russe Alexeï Navalny. Fin avril, la justice russe a durci ces mesures en les remplaçant par une peine de prison ferme, lors d'une audience à laquelle la chanteuse militante ne s'était pas présentée.
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10 h 17 : baisse des livraisons de gaz russe en transit via l'Ukraine
Le volume de gaz russe transitant par l'Ukraine, importante voie pour les approvisionnements européens, apparaît en baisse mercredi car les combats dans l'est du pays avec l'armée russe empêchent selon Kiev le bon fonctionnement d'infrastructures gazières.
L'opérateur ukrainien des gazoducs GTSOU a indiqué mardi que la présence des forces russes près des installations de Sokhranivka et Novopskov dans la région de Louhansk ne permettait pas d'assurer le flot habituel de gaz et demandait le transfert de ces volumes vers un autre point de passage, à Soudja. Dans la soirée, le géant gazier russe Gazprom avait démenti tout cas de "force majeur" et argué qu'il était impossible de dérouter les volumes.
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9 h : notre correspondant Gulliver Cragg fait le point sur la contre-offensive ukrainienne à Kharkiv
"La contre-offensive ukrainienne progresse, même si le président ukrainien Volodymyr Zelensky a mis en garde contre des attentes de victoires trop rapides", résume le journaliste de France 24.
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5 h 01 : la menace russe s'éloigne de Kharkiv, selon l'Ukraine
"Nos forces armées nous ont donnés à tous de bonnes nouvelles de la région de Kharkiv. Les occupants sont progressivement repoussés de Kharkiv", pilonnée depuis fin février, a dit le président Volodymyr Zelensky dans une vidéo. "Je suis reconnaissant à tous nos combattants qui tiennent bon et font preuve d'une force surhumaine pour chasser l'armée d'envahisseurs."
"Les localités de Cherkasy Tychky, Rusky Tychky, Roubijné et Bayrak ont été libérées" dans la région de cette grande ville, a précisé l'état-major ukrainien sur Facebook. "Ainsi, l'ennemi a été repoussé encore plus loin de Kharkiv, et les occupants ont eu encore moins de possibilités de frapper le centre régional."
Mais "l'intensité des bombardements dans le district de Kharkiv a augmenté", a-t-il aussi relevé. De plus, selon Oleg Snegoubov, chef de l'administration régionale de Kharkiv s'exprimant sur Telegram, "en se retirant, les occupants russes laissent derrière eux des pièges mortels", des mines.
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4 h 29 : un premier vote au Congrès américain sur une enveloppe de 40 milliards de dollars pour Kiev
La Chambre américaine des représentants a adopté une enveloppe faramineuse de près de 40 milliards de dollars (soit près de 38 milliards d’euros) pour la crise ukrainienne, suivant Joe Biden dans son soutien indéfectible à Kiev.
Le texte voté par des élus des deux camps comprend un volet économique et humanitaire, mais aussi des armes et des munitions. Il doit désormais être voté au Sénat avant d'être promulgué par le président américain.
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22 h 12 : Washington se prépare à une extension du conflit jusqu’aux portes de la Moldavie
Le renseignement américain a dit mardi prévoir une extension du conflit au-delà de l'Ukraine, estimant que le président russe, Vladimir Poutine, veut le porter jusqu’à la Transnistrie, région qui a autoproclamé son indépendance de la Moldavie.
"Nous estimons que le président Poutine se prépare à un conflit prolongé en Ukraine, durant lequel il a encore l'intention d'atteindre des objectifs au-delà du Donbass [Est]" : soit vers la Transnistrie, région de Moldavie qui a fait sécession en 1990, a déclaré la cheffe de la CIA, Avril Haines.
S'il est "possible" que les Russes réalisent cet objectif dans les mois qui viennent, "ils ne pourront atteindre la Transnistrie et inclure Odessa [sud de l'Ukraine] sans décréter une forme de mobilisation générale", a ajouté Mme Haines lors d'une audition au Congrès américain.
Avec AFP et Reuters