Au lendemain du naufrage d'un pétrolier dans le golfe de Gabès, des plongeurs ont procédé, dimanche, à des opérations d'inspection de la coque pour mesurer le risque de pollution. "Aucune fuite" n'a été détectée, ont-ils indiqué.
Des plongeurs ont inspecté, dimanche 17 avril, la coque d'un pétrolier, chargé de 750 tonnes de gazole, qui a coulé la veille dans le golfe de Gabès, près des côtes du sud-est de la Tunisie. Aucune fuite n'a été détectée, selon les autorités tunisiennes.
Les plongeurs qui ont pu se rendre sur le site grâce à une embellie de la météo ont noté que le navire "a coulé à près de 20 mètres de fond, en position horizontale et ne présente pas de fissures", selon le ministère tunisien de l'Environnement. "Aucune fuite n'a été constatée sur la cargaison de gazole", a ajouté le ministère dans un communiqué.
L'équipe de plongeurs était "accompagnée du capitaine et du mécanicien du navire, qui connaissent la configuration du navire", a précisé à l'AFP, Mohamed Karray, porte-parole du parquet de Gabès, qui a ouvert une enquête sur les causes de l'accident.
Le pétrolier Xelo, parti du port de Damiette, en Égypte, et qui se dirigeait vers Malte, a coulé samedi, dans les eaux tunisiennes où il s'était réfugié vendredi soir en raison de mauvaises conditions météorologiques.
Pour une raison inconnue, le pétrolier de 58 mètres de long sur 9 de large, chargé de 750 tonnes de gazole, a commencé à prendre l'eau. Les autorités ont alors procédé à l'évacuation des sept membres d'équipage avant que le navire ne sombre dans la mer à l'aube.
Sur une vidéo du ministère de l'Environnement, on ne voit plus que la pointe d'un mât qui émerge des flots. La zone est contrôlée par l'armée et inaccessible à la presse.
Éviter une pollution du site
Selon le ministre des Transports, Rabie el Majidi, lors du sauvetage, les secouristes "se sont assurés de fermer les cales pour éviter des fuites de gazole et les plongeurs ont constaté qu'elles sont intactes".
"La situation n'est pas dangereuse, le diagnostic est positif, le navire est stable car il a heureusement coulé sur du sable", a affirmé le ministre lors d'un point presse dimanche dans le port de Gabès, avec sa collègue de l'Environnement.
La priorité des autorités est désormais le pompage du gazole pour éviter une pollution du site. Selon la ministre de l'Environnement, Leila Chikhaoui, "c'est dangereux mais possible".
C'est "très délicat pour les plongeurs de repérer les sorties (des cales) pour effectuer le pompage", a complété Rabie el Majidi, en minimisant toutefois l'ampleur des risques : "750 tonnes de gazole c'est rien du tout" et "le gazole s'évapore facilement avec le soleil".
Des barrages flottants anti-pollution ont été installés sur un périmètre de 200 mètres autour de l'épave.
"L'ambassadeur italien (en Tunisie, NDLR) Lorenzo Fanara a été contacté ce dimanche par les autorités tunisiennes et le gouvernement italien a immédiatement décidé l'envoi d'un navire de dépollution et d'une équipe de plongeurs spécialisés", ont indiqué des sources diplomatiques à l'AFP.
Les responsables tunisiens s'intéressent par ailleurs au parcours du navire, construit en 1977 et battant pavillon de la Guinée équatoriale, et à ses propriétaires : un Turc et un Libyen, selon le parquet de Gabès.
Le ministère des Transports cherche à "vérifier la nature exacte de l'activité du navire et son trajet des dernières semaines". Selon lui, le Xelo a stationné du 4 au 8 avril dans le port tunisien de Sfax, au nord de Gabès, "pour changer d'équipage, se ravitailler et faire des réparations légères, sans effectuer de chargement ou déchargement".
Avec AFP