À la une de la presse, ce lundi 4 avril, la découverte des corps de dizaines de civils à Boutcha, dans le nord-ouest de Kiev, la capitale ukrainienne : des massacres attribués par l'Ukraine à la Russie. La réélection, hier, du Premier ministre hongrois Viktor Orban et du président serbe Aleksandar Vucic, deux dirigeants pro-Kremlin. La percée annoncée des "antisystème" en France, à moins d’une semaine du premier tour de la présidentielle. Et la forme de la Terre.
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À la une de la presse, la découverte des corps de dizaines de civils à Boutcha, au nord-ouest de Kiev - une ville reprise il y a trois jours par l’armée ukrainienne à l’armée russe.
Des corps jonchant les rues, les routes, des victimes aux mains liées dans le dos, exécutées d’une balle dans la tête ou dans la poitrine. "L'Ukraine accuse la Russie de massacres de civils et de génocide", annonce le journal catalan La Vanguardia, qui fait état de "possibles crimes de guerre et de graves violations du droit international humanitaire", selon l’ONU. La presse internationale exprime son indignation. "L’horreur de Boutcha", titre le journal italien La Repubblica, auquel le photojournaliste espagnol Santi Palacios, parmi les premiers à arriver sur place, a confié son sentiment d’avoir découvert "l’enfer" à Boutcha et sa "nette impression" que la mort de nombreux civils était le résultat "d'exécutions sommaires".
La prima pagina di oggi #4aprile https://t.co/LZaZp2ocNj ???? pic.twitter.com/VdbVbjJdIu
— Repubblica (@repubblica) April 4, 2022"Ce n’est plus une guerre, c’est une boucherie" : le quotidien français Libération prévient qu’il faut "rester prudent", qu'il faut "se méfier de l’émotion et des images prises à chaud", en rappelant "l’affaire des vrais-faux charniers de la ville roumaine de Timisoara, en 1989", mais que si ces massacres sont avérés, alors "il faudra en témoigner devant la justice internationale" et "passer à la vitesse supérieure des sanctions". Cet appel est également relayé par le journal suisse Le Temps : "Chaque hésitation, chaque réticence à soutenir l'Ukraine de manière décidée se paiera au prix fort en termes de vies humaines. À Boutcha aujourd’hui, à Marioupol ou dans le reste de l’Ukraine, demain".
[OPINION] L’horreur et le déshonneur https://t.co/iS53EETZjo
— Le Temps (@LeTemps) April 3, 2022L'Union européenne annonce de nouvelles sanctions contre la Russie. The Financial Times cite l’engagement du président du Conseil européen Charles Michel à soutenir "l'Ukraine et les ONG à rassembler les preuves nécessaires (à d’éventuelles) poursuites devant les tribunaux internationaux", mais aussi son engagement à mettre en place des mesures "plus punitives" contre Moscou. Le quotidien britannique évoque, notamment, la possible interdiction des ports de l'UE aux navires russes, davantage de restrictions à l'exportation ou encore "des embargos sur les approvisionnements énergétiques tels que le charbon, le pétrole ou le gaz – longtemps exigés par l'Ukraine mais jusque-là refusés par certaines grandes économies européennes".
Ces menaces de nouvelles sanctions sont évoquées, également, par le journal russe Kommersant. Il rapporte que le ministère de la Défense de la Fédération de Russie a qualifié hier de "provocation" les photos et vidéos des exactions commises dans région de Kiev. Kommersant fait état, également, de commentaires sur Telegram affirmant que certaines victimes civiles de la région de Kiev auraient été "tuées par l'armée ukrainienne pour avoir coopéré avec les Russes".
À la une également, la victoire, hier, du Fidesz, en Hongrie, où le parti de Viktor Orban arrive nettement en tête des législatives. D’après Heti Vilaggazdasag, le Premier ministre hongrois se dirige vers un quatrième mandat consécutif, et conserve sa majorité des deux tiers au Parlement, une victoire que l’hebdomadaire attribue à "la pandémie et à la guerre en Ukraine", qui auraient permis à Viktor Orban de "jouer sur la peur de la maladie et de la mort" et d’apparaître aux yeux de ses compatriotes comme un dirigeant "défensif". Aux États-Unis, The New York Times associe la victoire de Viktor Orban à celle du chef de l'État serbe sortant, Aleksandar Vucic, qui revendique lui aussi une victoire écrasante à la présidentielle d’hier. "Éclipsées par la guerre en Ukraine, les élections de dimanche en Hongrie et en Serbie prolongent les mandats des deux dirigeants européens les plus favorables au Kremlin", relève le quotidien américain, qui présente les deux dirigeants comme des "populistes renforcés par leur contrôle écrasant des médias et l'énergie bon marché de la Russie".
En France, où le premier tour de la présidentielle a lieu dimanche prochain, les intentions de vote en faveur des candidats dits "antisystème" atteignent un niveau sans précédent. La Croix fait état d’une "tentation protestataire" qui pourrait profiter au candidat des Insoumis, Jean-Luc Mélenchon, et à la patronne du Rassemblement national, Marine Le Pen. "Dans la dernière ligne droite de la campagne, Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon, qui en sont à leur troisième candidature, paraissent profiter de l’ambiance anxiogène", note le journal. Il relève que les deux candidats "en appellent au peuple contre les élites et prônent la rupture avec le système libéral, au-delà de différences fondamentales sur le fond comme sur la stratégie".
À celles et ceux qui auraient le sentiment que tout ça ne tourne pas rond, je recommande de jeter un cil à Slate, qui a peut-être une explication à ce phénomène. Selon des scientifiques, notre planète elle-même n’est pas tout à fait ronde car elle est en fait légèrement écrasée à ses pôles. Cette forme est dite "oblate", à la fois sphérique légèrement aplatie - aplatie et non plate, comme le croient, paraît-il, 9 % des Français…
La Terre n'est pas parfaitement ronde https://t.co/Z2L16HC3jc
— Slate.fr (@Slatefr) April 3, 2022Retrouvez tous les matins sur France 24 la Revue de presse (du lundi au vendredi, à 7h20 et 9h20 heure de Paris). Suivez également tous les week-ends en multidiffusion la Revue des Hebdos.