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À la une de la presse, ce lundi 14 mars, la destruction par l'armée russe, hier, d’un complexe militaire ukrainien situé à quelques kilomètres seulement de la frontière polonaise. Les déchirements provoqués par la guerre au sein de l'Église orthodoxe. Un débat sans débat pour les candidats à la présidentielle en France, où le port du masque n’est désormais plus obligatoire dans la plupart des lieux clos.

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À la une de la presse, la destruction par l'armée russe, dimanche 13 mars, d'un complexe militaire à l’ouest de l’Ukraine. Un bombardement qui a fait au moins 35 morts et plus de 130 blessés.

"La Russie provoque l’Otan" : Gazeta Wyborcza précise que ces bombardements se sont produits à une vingtaine de kilomètre, seulement, de la Pologne. Le quotidien polonais évoque un "signal" envoyé par Moscou à l’Alliance, qui utilise depuis des années ces installations comme centre d’entraînement des forces ukrainiennes mais aussi comme centre de transit pour des livraisons d’armes. The Financial Times parle, lui, d’un "avertissement", d'un "message sévère" lancé par Vladimir Poutine à l’alliance militaire dirigée par les États-Unis. Le quotidien britannique cite l'analyse de l’expert polonais Daniel Szeligowski, qui perçoit ces bombardements comme un "doigt d’honneur" adressé par Moscou à Washington, pressé de réagir avec fermeté : "J’espère que l'administration Biden comprendra enfin le message et dire désormais ce qu’elle fera, plutôt que ce qu’elle ne fera pas" - entendez une intervention militaire directe.

Cette frustration est partagée par The Wall Street Journal, qui estime que "Poutine exploite les lignes rouges établies par Biden contre une intervention américaine", et que le président russe "profite pleinement de la volonté de (son homologue américain) d'éviter à tout prix l'escalade". Ce scénario d'une possible escalade inquiète le Frankfurter Allgemeine Zeitung. Selon le quotidien allemand, l’attaque d’hier "n’est pas une surprise" et les Alliés doivent prendre garde à "contenir" le conflit qui oppose la Russie à l'Ukraine et surtout ne pas l’"aggraver".

En Russie, Nezavissimaïa Gazeta justifie ces bombardements par le fait que l'Otan serait en train de "préparer l'Ukraine à une contre-offensive". Plus globalement, le quotidien russe accuse le camp occidental de chercher à "isoler la Russie sur la scène internationale" - une campagne baptisée "Cancel Russia", en référence au phénomène présumé de "cancel culture", dans les pays anglo-saxons. Le Kremlin y réplique notamment par la voix de son ministre des Finances, en disant vouloir renforcer sa coopération économique avec la Chine. D'après The New York Times, qui cite "des responsables américains", Moscou aurait également demandé à Pékin une assistance militaire. Une demande dont le porte-parole de l'ambassade chinoise déclare n’avoir jamais entendu parler, la Chine recherchant avant tout, selon lui, un règlement pacifique du conflit russo-ukrainien.

La guerre en Ukraine a aussi des conséquences religieuses. L'Église orthodoxe, qui dépend du Patriarcat de Moscou, prend de plus en plus ses distances vis-à-vis de la Russie. La Croix fait état de "déchirements" au sein de l’orthodoxie et mentionne l'appel du métropolite de Lviv en faveur d’une Église orthodoxe indépendante de Moscou : "La Russie est l’agresseur, elle attaque l’Ukraine, et le patriarche Kirill ne reconnaît pas cette réalité", justifie Filaret. Une position partagée par une paroisse orthodoxe d'Amsterdam, selon The Guardian, qui rappelle que le patriarche Kirill, un allié de confiance de Vladimir Poutine, a qualifié les opposants de la Russie en Ukraine de "forces du mal" et également déclaré, la semaine dernière, que les défilés de la fierté homosexuelle dans l'ouest faisaient partie des raisons de cette guerre en Ukraine.

La guerre en Ukraine, sur laquelle s’exprimeront ce soir, lors d’une émission, télé, les huit principaux candidats à la présidentielle française, dont Emmanuel Macron. Le président et ses adversaires vont expliquer leur position, mais sans échanger, sans se confronter, ni même se croiser, autrement dit, sans débattre. Une formule inédite, à la demande expresse d'Emmanuel Macron, d’après L'Opinion, où le dessin de Kak montre les 7 adversaires du président entassés face à lui, au bout d’une immense table poutinienne. Une configuration critiquée par les candidats, qui jugent "machiavélique" la proposition de l'Élysée : "C’(était) à prendre ou à laisser. Macron veut donner l'impression qu’il fait un débat sans faire de débat".

A la Une ce matin :

???? Vrai-faux débat, la campagne sous contrainte

???? «Présidentielle: mais qui va payer toutes ces promesses illusoires?» La chronique d’@erwanlenoan

???? Le paradoxe de réformer vite et prendre le temps de consulter

Cliquez pour en savoir plus ???? pic.twitter.com/yaXqV17Li5

— l'Opinion (@lopinion_fr) March 14, 2022

"Happé par son agenda international, ultrafavori, le chef de l’État fait campagne par intermittence, et ne se risque guère au débat avec ses adversaires" : Libération regrette également que "l’actualité ukrainienne agisse comme un étouffoir sur la course à l'Élysée". La Croix, enfin, relaie les critiques sur la gestion "solitaire" du président, de la crise sanitaire à ses initiatives diplomatiques pour l'Ukraine, en passant par sa déclaration de candidature à la toute dernière minute. "Rien de tout cela n'a permis à Emmanuel Macron de se défaire vraiment de l’image d’arrogance, voire de mépris, qui lui colle à la peau depuis ses années au ministère de l’Économie", écrit le journal.

Enfin, une bonne nouvelle - on l’espère - dans ce contexte difficile : la fin du masque et du passe vaccinal en France, après deux années de restrictions. "Les Français peuvent enfin respirer" : en dépit du "léger regain" des contaminations, Le Figaro se réjouit de pouvoir enfin enlever le masque et estime qu’il est désormais temps de passer à autre chose : "au lieu de surveiller, comme le lait sur le feu, les courbes de contamination, on ferait mieux de s'interroger sur l’avenir de notre abyssale dette publique. Le 'quoi qu’il en coûte' a ses limites", prévient le journal. "La reprise épidémique constatée ces derniers jours n’a pas incité le gouvernement, en pleine campagne présidentielle, à revoir sa décision de lever les restrictions sanitaires, quitte à aggraver la situation", critique L'Humanité. Bye bye les masques ? Pour aujourd’hui, et seulement pour aujourd’hui, c’est une "bonne nouvelle", et La Dépêche du Midi a choisi de ne pas bouder son plaisir.

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