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Syrie : dans le premier Parlement post-Assad, les femmes et les minorités quasi absentes
Des comités locaux ont désigné dimanche en Syrie deux tiers des membres du premier Parlement de l'ère post-Assad, lors d'un processus critiqué pour son manque de démocratie. Selon les résultats annoncés lundi, la nouvelle Assemblée compte une très faible proportion de femmes et de représentants des minorités.
Nawar Najma, porte-parole du Comité supérieur pour les élections à l'Assemblée du peuple syrien, annonce les résultats des élections législatives, à Damas, en Syrie, le 6 octobre 2025. © Yamam Al Shaar, Reuters

Les membres du premier Parlement de l'ère post-Assad désignés dimanche en Syrie ne comptent qu'une très faible proportion de femmes et de représentants des minorités, selon les résultats annoncés lundi 6 octobre. La consultation avait été critiquée pour son manque de démocratie.

Les deux tiers des 210 membres du Parlement ont été désignés par des comités locaux formés par la commission électorale nommée par le président intérimaire Ahmad al-Charaa. Le président doit lui-même désigner les 70 députés restants.

Deux provinces du nord-est de la Syrie, sous contrôle des Kurdes, ainsi que celle à majorité druze de Soueïda, dans le Sud, théâtre de récentes violences, ont été exclues du processus pour des raisons de sécurité.

Deux sièges pour les chrétiens

Selon les résultats annoncés par le porte-parole de la commission, Nawar Najma, les femmes ne représentent que 4 % des parlementaires, tandis que les chrétiens obtiennent seulement deux sièges. Le seul candidat juif n'a pas été élu.

Interrogé sur la représentation des minorités, Nawar Najma a reconnu un "déséquilibre". "La composante chrétienne ne dispose que de deux sièges, une représentation faible au regard de sa proportion dans la population syrienne", a-t-il indiqué.

"La place des femmes dans ce Parlement ne reflète pas leur rôle dans la société syrienne ni dans la vie politique, économique et sociale", a-t-il ajouté.

Il a toutefois indiqué que "le tiers des sièges que le président doit encore nommer pourrait compenser certaines composantes sous-représentées".

Le nouveau Parlement doit tenir sa première séance dans les prochains jours, alors que plusieurs organisations de défense des droits humains estiment que ce processus équivaut à une "nomination" décidée par Ahmad al-Charaa.

Des juristes ont dénoncé les larges prérogatives accordées au président intérimaire pour composer l'assemblée, chargée de proposer et d'amender les lois, d'approuver les traités internationaux et d'adopter le budget de l'État.

Les nouvelles autorités ont dissous l'Assemblée du peuple, simple chambre d'enregistrement du pouvoir sous le clan Assad pendant des décennies.

Le mécanisme de formation du Parlement a aussi suscité des critiques, notamment dans le Nord-Est, où l'administration autonome kurde conteste Damas sur le partage des pouvoirs, et à Soueïda, théâtre en juillet de violences ayant fait plus de 1 600 morts, majoritairement druzes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

Avec AFP