La menace semblait s'éloigner, mercredi, avec l'annonce par la Russie du retrait de ses troupes et la fin progressive des manœuvres militaires à la frontière ukrainienne. L'Otan affirme toutefois que les images satellite ne confirment pas ce retrait russe.
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22 h 56 : Joe Biden et Olaf Scholz exigent de la Russie de "véritables mesures de désescalade"
Lors d'un entretien téléphonique, le président américain et le chancelier allemand sont tombés d'accord pour dire que "la Russie doit prendre de véritables mesures de désescalade" et qu'"en cas de nouvelle agression militaire contre l'intégrité territoriale et la souveraineté de l'Ukraine, la Russie doit s'attendre à des conséquences extrêmement graves", a écrit la chancellerie allemande dans un communiqué.
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20 h 59 : Boris Johnson voit "peu de preuves" d'un retrait russe
Le Premier ministre britannique, Boris Johnson, et le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, ont convenu qu'une invasion russe en Ukraine aurait des conséquences "catastrophiques" et ont décidé de continuer à travailler ensemble pour trouver une "issue diplomatique urgente" et "éviter une escalade militaire désastreuse et une crise humanitaire", a déclaré un porte-parole de Downing Street dans un communiqué.
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20 h 35 : l'Estonie anticipe une vraisemblable attaque russe "limitée"
Lors d'un point presse visant à présenter le rapport annuel de ses services, le chef des services du renseignement extérieur estonien a déclaré que la Russie continuait de déplacer des soldats vers la frontière ukrainienne et devrait vraisemblablement lancer une offensive militaire "limitée". Celui-ci a ajouté que l'offensive russe passerait par des bombardements et l'occupation d'une "zone-clé" en Ukraine.
"À l'heure actuelle, notre analyse est qu'ils vont éviter les villes grandement peuplées, alors qu'un grand nombre de soldats est nécessaire pour contrôler ces zones", a-t-il dit.
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18 h 54 : l'Ukraine ne voit pas de retrait des troupes russes à sa frontière
Après l'Otan, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a affirmé ne pas voir de "changements" à la frontière entre l'Ukraine et la Russie, malgré l'annonce par Moscou d'un recul partiel.
"Nous voyons une accumulation de troupes qui n'a pas changé ces dernières semaines", a déclaré Volodymyr Zelensky lors d'une visioconférence, disant avoir seulement constaté "de petites rotations" des forces russes.
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17 h 50 : l'Ukraine n'a "pas peur" et va se "défendre" contre la Russie, assure le président ukrainien
"Nous n'avons peur d'aucun pronostic, nous n'avons peur de personne (...) car nous allons nous défendre", a déclaré Volodymyr Zelensky à Marioupol, ville située dans l'est de l'Ukraine, à proximité de la ligne de front avec les séparatistes prorusses soutenus par Moscou.
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17 h 37 : les images satellite prouvent l'absence de retrait russe, dit l'Otan
L'Otan est en mesure de prouver à l'aide d'images satellite l'absence de retrait militaire de la Russie à sa frontière avec l'Ukraine, a déclaré le secrétaire général de l'Alliance atlantique.
"Les renseignements que nous partageons sont aussi de fait confirmés par des sources publiques, avec des images satellite provenant de satellites commerciaux", a dit Jens Stoltenberg lors d'une réunion des ministres de la Défense de l'Otan au siège de l'organisation à Bruxelles.
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16 h 11 : la Russie raille la "date d'invasion" des Occidentaux
Les autorités et les médias d'État russes s'en donnent à cœur joie pour moquer la "date d'invasion" du 16 février diffusée par les médias occidentaux, citant des sources dans les renseignements américains.
"Une demande aux médias de désinformation américains et britanniques (...), annoncez le calendrier de nos 'invasions' pour l'année à venir, je voudrais planifier des vacances", a raillé sur Telegram, Maria Zakharova, porte-parole de la diplomatie russe.
"La nuit s'est passée comme d'habitude. Nous avons dormi paisiblement. Le matin nous avons commencé la journée calmement et professionnellement", a commenté le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. "Franchement, la façon dont se développe l'hystérie occidentale indique qu'il y a un long chemin à parcourir jusqu'à ce qu'elle culmine (...) nous devons être patients".
"Je ne dirais pas que ça nous amuse, mais bien sûr, ça nous laisse profondément perplexes", a tempéré le ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.
De son côté, le représentant de la Russie à l'UE, Vladimir Tchijov, a ironisé : "Les guerres en Europe commencent rarement un mercredi."
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15 h 18 : les États-Unis n'ont "pas vu un retrait" russe, la menace reste "réelle"
La menace de la Russie "est là, elle est réelle", a déclaré le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, sur la chaîne ABC, affirmant que les États-Unis n'ont "pas vu un retrait russe".
"Ce que nous voyons, ce n'est pas un retrait significatif. Au contraire, nous continuons de voir des forces, notamment des forces qui seraient à l'avant-garde d'une éventuelle agression renouvelée contre l'Ukraine, qui continuent d'être à la frontière, d'être massées à la frontière."
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13 h 48 : Washington dénonce l'appel de la Douma à reconnaître l'indépendance des territoires séparatistes
La reconnaissance par la Russie de l'indépendance des territoires séparatistes en Ukraine constituerait une "violation grossière du droit international", a dénoncé le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken, au lendemain de l'appel en ce sens par le parlement russe.
"Une mise en vigueur de cette résolution saperait davantage la souveraineté et l'intégrité territoriale de l'Ukraine", a également dénoncé le secrétaire d'État dans un communiqué.
La veille, les députés russes ont voté un appel au président Vladimir Poutine pour que la Russie reconnaisse l'indépendance des territoires séparatistes prorusses qui affrontent, avec son soutien, l'armée ukrainienne dans l'est de l'Ukraine depuis huit ans.
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13 h 46 : "On a vécu un moment de guerre d'information à grande échelle", analyse la chercheuse Tatiana Kastoueva-Jean
La Russie annonce, depuis mardi, un retrait partiel de ses troupes près de la frontière ukrainienne. Dans le même temps, les États-Unis, l'UE et l'Otan demeurent prudents quant à cette amorce de changement et continuent de demander une "désescalade" à Vladimir Poutine. "On a vécu un vrai moment de guerre d'information à grande échelle qui, sur certains aspects, peut être comparable à la crise des missiles à Cuba en 1962", analyse Tatiana Kastoueva-Jean, chercheuse à l'IFRI et invitée sur France 24.
"Le scénario de la guerre, c'est celui où la Russie a le plus de choses à perdre. La meilleure sortie de crise, c'est d'entrer dans les négociations", explique-t-elle. Et elle poursuit : "Ce qui est clair aujourd'hui, c'est que le problème n'est pas réglé pour la Russie parce que l'Occident ne peut pas donner de garanties de non-adhésion de l'Ukraine à l'Otan."
Mais la chercheuse précise qu'il y a aussi des marges de négociation : "Si tout se passe bien, nous sommes à la veille d'un long processus de négociations dans lequel il y aura des périodes de tension. Il faut être extrêmement prudent : il y a eu des tensions (...) et la Russie peut de nouveau recourir à la menace militaire si besoin pour renforcer ses positions dans les négociations."
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11 h 01 : le Kremlin satisfait que Joe Biden veuille "des négociations sérieuses"
Le Kremlin a jugé "positif" le propos du président américain Joe Biden sur des pourparlers pour désamorcer la crise russo-occidentale autour de l'Ukraine. "C'est positif que le président des États-Unis ait aussi exprimé sa disposition à des négociations sérieuses", a dit à la presse le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.
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10 h 34 : l'Otan affirme que la Russie continue de masser ses troupes à proximité de l'Ukraine
Le secrétaire général de l'Otan ne constate "à ce stade" aucun signe de désescalade malgré les déclarations de Moscou. "Au contraire, il apparaît que la Russie continue de renforcer sa présence militaire (...) La Russie peut encore envahir l'Ukraine sans préavis, les capacités sont en place" avec plus de 100 000 soldats, a affirmé Jens Stoltenberg au début d'une réunion avec les ministres de la défense de l'Alliance à Bruxelles.
"Nous avons entendu les messages de Moscou concernant sa volonté de poursuivre les efforts diplomatiques, et nous sommes prêts à discuter. Mais la Russie doit joindre le geste à la parole, retirer ses forces, apaiser les tensions", a-t-il averti.
"Nous suivons de très près ce que fait la Russie. Nous avons constaté l'arrivée de troupes et d'équipements lourds, puis le retrait des troupes, mais les équipements et les capacités restent en place", a souligné Jens Stoltenberg. "Nous voulons voir un réel retrait, durable, pas seulement un incessant mouvement de troupes (...) Nous sommes prêts à nous réunir avec la Russie, mais nous nous préparons au pire".
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9 h 53 : la Biélorussie promet que les soldats russes quitteront son territoire d'ici le 20 février
Les soldats russes déployés sur le territoire biélorusse dans le cadre de manœuvres militaires d'ampleur quitteront le pays à la fin prévue de ces exercices le 20 février, a promis la Biélorussie.
"Pas un seul soldat, pas un seul équipement ne restera sur le territoire du Bélarus après la tenue des manœuvres avec la Russie", a dit le ministre biélorusse des Affaires étrangères Vladimir Makeï en conférence de presse, alors que ce déploiement russe a participé aux craintes d'invasion russe de l'Ukraine.
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9 h 38 : le scepticisme des États-Unis et du Royaume-Uni
Après l'annonce de mardi concernant un début de retrait de troupes russes à la frontière ukrainienne, le président Joe Biden a déclaré que les responsables américains n'avaient pas vérifié cette déclaration de la Russie concernant le retrait des troupes. Il a promis que les États-Unis donneraient "toutes les chances" à la diplomatie, mais il a adopté un ton sceptique quant aux intentions de Moscou.
"Deux voies sont encore ouvertes", a déclaré Joe Biden dans des propos tenus à la Maison Blanche. "Mais qu'il n'y ait aucun doute : si la Russie commet cette violation en envahissant l'Ukraine, les nations responsables du monde entier n'hésiteront pas à réagir. Si nous ne défendons pas la liberté là où elle est menacée aujourd'hui, nous paierons certainement un prix plus élevé demain."
Le Royaume-Uni a également déclaré qu'il n'avait jusqu'à présent vu aucune preuve que la Russie retirait ses troupes, a déclaré le secrétaire à la Défense, Ben Wallace. "Les observations physiques que nous voyons montrent le contraire de certaines des récentes rhétoriques émanant du Kremlin", a-t-il déclaré à la BBC.
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9 h 30 : l'UE appelle la Russie à "prendre des mesures concrètes" vers la désescalade
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9 h 19 : la Russie diffuse une vidéo d'un convoi qui partirait de Crimée
Le ministère russe de la Défense a publié une vidéo montrant selon lui un convoi ferré chargé de tanks et de véhicules militaires traversant un pont pour quitter la péninsule ukrainienne de Crimée, annexée par Moscou en 2014, après des exercices militaires dans cette zone.
???? Кадры пересечения Крымского моста эшелоном с военной техникой подразделений #ЮВО, движущимся в пункт постоянной дислокации https://t.co/7cbNNawCDa#Минобороны #БоеваяПодготовка #АрмияРоссии pic.twitter.com/X3ysaW1pQU
— Минобороны России (@mod_russia) February 16, 2022-
8 h 03 : la Russie annonce la fin de manœuvres et le départ de forces de Crimée
La Russie a annoncé la fin de manœuvres militaires et le départ de certaines de ses forces de la péninsule ukrainienne annexée de Crimée, où le déploiement de troupes alimentait les craintes d'invasion de l'Ukraine.
"Les unités du district militaire du sud ayant achevé leurs exercices tactiques sur les bases de la presqu'île de Crimée retournent par voie ferrée vers leur base d'attache", a annoncé le ministère russe de la Défense, cité par les agences russes.
Européens et Américains attendent encore des preuves d'un retrait militaire russe d'ampleur, tout en se disant prudemment optimistes. La Russie n'a pas précisé l'ampleur ni le calendrier de ce retrait.
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5 h : l'Ukraine célèbre une "Journée de l'unité"
L'Ukraine célèbre mercredi 15 février une "Journée de l'unité" à l'appel de son président Volodymyr Zelensky. Le chef de l'État ukrainien a choisi la date de cette grande manifestation de patriotisme en réaction à des rapports des services de renseignement américains suggérant que l'invasion russe du pays, crainte par les Occidentaux depuis des mois, pouvait avoir lieu le 16 février.
À travers leur pays mercredi, les Ukrainiens ont donc été invités à accrocher leur drapeau national ou afficher ses couleurs bleues et jaunes par le président Volodymyr Zelensky, toujours droit dans ses bottes et refusant "la panique" face aux menaces d'invasion.
Mardi, un espoir a cependant émergé avec l'annonce par Moscou du retrait partiel de ses soldats, le jour de la visite dans le pays du chancelier allemand Olaf Scholz. Un tel retrait "serait positif" mais doit encore être vérifié, a nuancé plus tard le président américain Joe Biden.
Avec AFP