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Heurts entre partisans et opposants du président Ortega

Pro et anti-Ortega n'auraient pas dû se croiser. Mais 12 personnes ont été blessées lorsque les opposants, quittant la ville après leur manifestation, se sont heurtés à des partisans de l'actuel président se rendant sur les lieux de leur défilé.

AFP - Douze personnes, dont trois policiers, ont été blessées, samedi à Managua, à l'issue de manifestations de milliers d'opposants nicaraguayens contre un nouveau mandat du président Daniel Ortega, alors que les partisans du chef de l'Etat avaient accepté de retarder leur propre défilé afin d'éviter des heurts.

La plupart des personnes blessés l'ont cependant été lorsque les opposants au président Ortega quittant la ville après leur manifestation pacifique se sont heurtés à des partisans de l'actuel président se rendant sur les lieux de leur défilé, ont indiqué des responsables politiques et des représentants des médias. De nombreux véhicules ont en outre été endommagés, a-t-on ajouté de même source.

La manifestation de l'opposition a rassemblé environ 50.000 personnes, ont affirmé les organisateurs.

Selon les médias locaux, les partisans du gouvernement de gauche, n'étaient que plusieurs milliers, soit nettement moins que les quelque 300.000 personnes attendues par les membres du gouvernement pour célébrer le premier anniversaire de leur victoire aux élections municipales de 2008 - un scrutin qualifié de "frauduleux" par la droite.

Scandant des slogans comme "démocratie, oui, dictature, non" ou "qu'il (Ortega) s'en aille", les opposants avaient entamé une marche de six kilomètres, qui s'est terminée sans incidents devant le siège du Conseil électoral suprême (CSE), a constaté un correspondant de l'AFP.

L'opposition, soutenue par la puissante Eglise catholique, le patronat et des organisations de la société civile, réclamait entre autres la destitution des magistrats de ce conseil, jugés en majorité proches du gouvernement Ortega, afin de garantir la transparence de la prochaine élection présidentielle prévue en 2011.

Les manifestants venus de tout le pays en autocars ou en camionnettes chantaient: "le caïman s'en va, le caïman s'en va, il s'en va au Venezuela", en référence à M. Ortega et à son ami, le président vénézuélien Hugo Chavez, chef de file de la gauche radicale en Amérique latine.

M. Ortega dirige pour la deuxième fois le Nicaragua. Après la révolution qui l'a porté au pouvoir avec le Front sandiniste de libération nationale (FSLN) en 1979, il est resté président jusqu'en 1990. Il a été réélu à la magistrature suprême en 2007.

Le cortège de l'opposition était entouré d'un important dispositif de sécurité surveillé par le chef de la police, Aminta Granera, en personne. Plus de 7.000 policiers étaient déployés dans la ville. Mme Granera a été critiquée pour avoir autorisé une autre manifestation le même jour, celle-là de soutien à M. Ortega.