Jeudi, Bogota a dénoncé la destruction de deux petits ponts situés à la frontière entre la Colombie et le Venezuela. À Caracas, on affirme qu'il s'agissait de constructions illégales. Bogota devrait en appeler à l'ONU.
AFP - La Colombie va saisir les Nations unies et l'Organisation des Etats américains (OEA) pour dénoncer la destruction au Venezuela de deux petits ponts unissant les deux pays, a annoncé jeudi la vice-ministre des Affaires étrangères Clemencia Forero.
"Ce sont des faits graves qui seront dénoncés auprès du Secrétaire général de l'OEA et le président du Conseil de sécurité des Nations unies", a déclaré la ministre lors d'une conférence de presse à Bogota.
Selon le ministre de la Défense Gabriel Silva "apparemment des membres présumés de l'armée vénézuélienne ont dynamité deux ponts du côté vénézuélien", rendant le passage impraticable des deux côtés de la frontière.
Le ministre a indiqué que ces ponts communiquaient avec la localité colombienne de Ragonvalia, dans le département Norte de Santander (nord).
Selon un témoin interrogé par la radio RCN, au moins un pont piétonnier artisanal a été détruit, mais les auteurs de cette exaction ne sont pas connus.
Ces faits constituent "une violation du droit international et humanitaire", a ajouté le ministre de la Défense en soulignant que les deux ouvrages avaient été "construits par les communautés frontalières" et avaient une grande importance dans leur vie quotidienne.
Les relations entre la Colombie et le Venezuela traversent une nouvelle crise, déclenchée par l'annonce du renforcement de la coopération militaire entre Bogota et Washington, qui pourra désormais faire usage d'au moins sept bases militaires en Colombie.
Caracas a gelé fin juillet ses relations diplomatiques avec Bogota pour protester contre cet accord. Le Venezuela a également réduit de manière drastique ses importations en provenance de Colombie.
Enfin, des postes douaniers entre les deux pays - qui partagent une frontière de près de 2.000 km sont régulièrement fermés, Caracas accusant Bogota de permettre la contrebande d'essence vénézuélienne, un trafic qui serait aux mains d'anciens paramilitaires colombiens, selon des autorités locales.