
Pour la première fois depuis le début de la pandémie, la France a franchi mercredi le seuil des 200 000 contaminations en 24 heures selon le ministre de la Santé, Olivier Véran, qui a évoqué un "raz de marée" causé par les variants Omicron et Delta du Covid-19. À Paris, le port du masque redevient obligatoire à l'extérieur dès vendredi.
Les records tombent les uns après les autres. La France a franchi, mercredi 29 décembre, un nouveau pic de contaminations au Covid-19 avec pour la première fois plus de 200 000 cas recensés, selon des chiffres dévoilés par le ministre de la Santé, Olivier Véran.
Quelque 208 000 cas ont été enregistrés dans les dernières 24 heures en France, "des chiffres qui donnent le vertige", a annoncé le ministre lors d'une audition à l'Assemblée nationale. Mardi soir, Santé publique France avait annoncé près de 180 000 cas de Covid-19 en 24 heures, ce qui était déjà un record.
"Nous faisons face à deux ennemis", Delta qui n'a pas dit son dernier mot, a souligné le ministre, ainsi que "le variant Omicron, et là, je ne parlerais plus de vague. J'ai parlé de lame de fond."
"Vu les chiffres que nous enregistrons depuis quelques jours, je parlerais de raz-de-marée", a affirmé Olivier Véran.
"Peu de chances de passer entre les gouttes"
Face à la flambée des contaminations, "10 % de la population française est cas contact" et les non-vaccinés ont "peu de chances de passer entre les gouttes, le virus circule trop", a estimé le ministre, la voix grave.
Lundi soir, il avait pronostiqué que "nous pourrions atteindre plus de 250 000 cas par jour d'ici au début du mois de janvier".
À Paris, le port du masque redevient obligatoire à l'extérieur dès vendredi a annoncé la Préfecture de Police.
Initialement prévu pour une application fin janvier, le projet de loi prévoyant de vouloir transformer le passe sanitaire en passe vaccinal est examiné par la commission des Lois au Palais Bourbon mercredi.
Le texte sera ensuite discuté dans l'hémicycle du Palais Bourbon à partir de lundi et au Sénat à partir du mercredi 5 janvier pour une entrée en vigueur prévue dès le 15 janvier.
Une flambée mondiale
De nombreux autres pays connaissent ces derniers jours une multiplication des cas de Covid-19. Le Danemark a ainsi pulvérisé mercredi son record absolu avec 23 228 cas supplémentaires en 24 heures.
Ce record s'explique toutefois en large partie par un nombre très important de tests PCR effectués après Noël, le taux de tests positifs restant quasi stable, à 12,3 %, selon les données des autorités sanitaires.
Un pic de contaminations a également été atteint mardi au Royaume-Uni : près de 130 000 cas en Angleterre et au pays de Galles. Le pays a entamé une campagne massive de rappel vaccinal qui a déjà permis d'administrer une dose supplémentaire à presque 57 % des plus de 12 ans.
L'Espagne, le Portugal et la Grèce ont de même vu exploser les contaminations.
Avec plus de 265 000 contaminations quotidiennes en moyenne depuis une semaine, les États-Unis font face aussi à un nombre croissant d'infections au coronavirus alimenté par le variant Omicron.
Pression sur les systèmes de santé
En Israël, le nombre des cas supplémentaires augmente aussi (2 967) sans toutefois se traduire jusqu'à présent par une hausse marquée des hospitalisations dans ce pays où plus de la moitié des adultes ont déjà reçu une dose de rappel et où des scientifiques effectuent depuis lundi des essais cliniques sur la pertinence d'une quatrième dose de vaccin.
Jusqu'à présent, l'explosion de la pandémie ne s'est pas traduite par une augmentation globale du nombre des morts, en baisse depuis trois semaines dans le monde.
Mais face à ce "tsunami" des cas de Covid-19, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) dit craindre un effondrement des systèmes de santé.
"Je suis très préoccupé par le fait qu'Omicron, plus transmissible, circulant en même temps que Delta, entraîne un tsunami de cas. Cela exerce et continuera d'exercer une immense pression sur un personnel de santé épuisé et des systèmes de santé au bord de l'effondrement", a déclaré le chef de l'OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus, au cours d'une conférence de presse.
L'organisation internationale estime que les variants Delta et Omicron sont des "menaces jumelles" qui augmentent le nombre des nouveaux cas, provoquant des pics d'hospitalisations et de décès.
Avec AFP