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Le procès de l’attaquant du Real Madrid Karim Benzema, dans l'affaire du chantage présumé à la sextape contre Mathieu Valbuena, son ancien coéquipier en équipe de France, s'est ouvert, mercredi, en l'absence de l'attaquant madrilène, au tribunal correctionnel de Versailles.
Karim Benzema est-il coupable d'une tentative de chantage à la sextape sur Mathieu Valbuena ? Après des années de débats, le procès de cette affaire qui secoue le football français s'est ouvert mercredi 20 octobre à Versailles, près de Paris, en l'absence du principal prévenu.
À l’annonce des dates de son procès pour "complicité de tentative de chantage", Karim Benzema avait pourtant réagi en écrivant sur Instagram : "Voilà enfin vamonos (on y va), que la mascarade s’éteigne pour toujours."
Attaquant star du Real Madrid, candidat déclaré au Ballon d'or dans la foulée de ses performances avec les Bleus qu'il a retrouvés au printemps, Benzema, 33 ans, comparaît avec quatre coprévenus, accusés d'être les acteurs de cette tentative de chantage.
Son avocat, Antoine Vey, a expliqué son absence pour des raisons "professionnelles" : le joueur, qui encourt cinq ans de prison et 75 000 euros d'amende, a disputé mardi soir un match de Ligue des champions en Ukraine et doit préparer le "Clasico" contre le FC Barcelone, dimanche.
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"Depuis cinq ans, (Benzema) proclame qu'il veut une confrontation avec mon client, j'espère que le tribunal en tirera les conséquences", a ajouté Paul-Albert Iweins.
Pendant l'instruction de cette épineuse affaire, les avocats de Benzema avaient en effet réclamé – en vain – une confrontation avec le plaignant, pour que les deux hommes puissent s'expliquer dans cette affaire où tout est question d'interprétation. Benzema plaide le conseil amical à Valbuena tandis que ce dernier y voit de la pression délictuelle.
Vêtu d'un pantalon gris et d'une chemise noire, Mathieu Valbuena a été appelé à la barre mercredi par le président après le rappel des faits. Il a expliqué s'être "senti en danger" lorsqu'il a appris en 2015 l'existence de cette vidéo intime : "J'ai eu peur pour ma carrière sportive, pour l'équipe de France. Je savais que si la vidéo sortait, ça allait être compliqué pour moi en équipe de France, comme on l'a vu par la suite", a déclaré le milieu de terrain de l'Olympiakos (Grèce).
Des déclarations contradictoires
Le 6 octobre 2015 au soir, Benzema va voir Valbuena dans sa chambre lors d’un rassemblement des Bleus au centre d’entraînement de Clairefontaine (Yvelines). Il explique à son coéquipier pouvoir lui "présenter quelqu’un de confiance", selon l’ordonnance de renvoi consultée par l’AFP, pour l’aider "à gérer" la possible publication d’une vidéo compromettante.
"Attention Math, c’est des gros, gros voyous", prévient le joueur madrilène. Une manière "d’aider" son coéquipier, expliquera-t-il par la suite, alors que Valbuena confessera, lui, avoir eu "l’impression de se faire prendre pour un con".
Après cette conversation, Benzema appelle son ami d’enfance Karim Zenati, un intermédiaire des maîtres-chanteurs présumés, et lui explique : "Il nous prend pas au sérieux." Un "nous" qui, selon l’accusation, montre que Benzema "s’inclut" dans l’entreprise de chantage.
Au téléphone, les deux hommes, placés sur écoute, se moquent de Valbuena, Benzema prédisant qu’il va "se faire jeter des tomates" si la vidéo est publiée.
"Ils vont lui pisser dessus", répond Benzema qui, dans une autre conversation avec son ami, qualifiera son coéquipier de "tarlouze". Un qualificatif "amical", selon lui.
Karim Zenati, "n’a nullement prêté son concours, en conscience, à un délit de chantage", explique à l’AFP son avocat Emmanuel Mercinier, qui espère que "le tribunal fera abstraction de la célébrité des protagonistes et de l’agitation médiatique qui s’ensuit".
La peine maximale – théoriquement – encourue par l’ancienne gloire de l’Olympique lyonnais, poursuivie pour complicité de tentative de chantage, est de cinq ans d’emprisonnement et 70 000 euros d’amende.
Quatre autres prévenus
À ses côtés sur le banc des accusés, quatre autres hommes (Angot, Zouaoui, Houass et Zenati) sont accusés de tentative de chantage. Axel Angot est poursuivi pour abus de confiance. C’est par cet homme, qui gravite dans le milieu du foot marseillais, que tout démarre.
En 2014, Valbuena lui transmet son téléphone pour qu’il transfère ses données vers un nouvel appareil. Axel Angot tombe alors sur une vidéo à caractère sexuel du milieu de terrain, passé à l’Olympique de Marseille et à Lyon. Avec un ami, Mustapha Zouaoui, il entend mettre la pression sur Valbuena pour monnayer la non-diffusion de la vidéo.
Les deux hommes passent par l’ancien international Djibril Cissé, qui refuse de les mettre en contact avec Valbuena et prévient ce dernier de l’existence de la sextape. "Au début, je n'y croyais pas à cette histoire, je pensais que c'était du bluff", raconte Valbuena dans le prétoire mercredi.
Axel Angot et Mustapha Zouaoui demandent alors à Younes Houass, qui connaît bien le monde du football, d’intervenir. C’est lui qui contacte Valbuena avant d’être mis en relation avec "Luka", un policier sous couverture qui agit comme intermédiaire du plaignant. S’ensuit alors, selon un des avocats du dossier, un "dialogue de sourds" entre les deux, Younes Houass ne formulant aucune demande d’argent et n’étant même pas en possession de la sextape.
Plusieurs fois c’est "Luka" qui relance Houass, ce qui, selon la défense, est une provocation à l’infraction. Un argument qui sera finalement invalidé, après de longues péripéties judiciaires, par la Cour de cassation.
Devant l’impasse Houass-Luka, les maîtres-chanteurs présumés, "de véritables pieds-nickelés", toujours selon un avocat du dossier, écartent alors Younes Houass de leur projet et contactent Karim Zenati, l’ami d’enfance de Benzema. Ce dernier entre alors en jeu, ce qui lui vaut maintenant de comparaître devant le tribunal.
Avec AFP