À la une de la presse, ce mardi 5 octobre, la publication, aujourd’hui, en France, du rapport de la Commission sur les abus sexuels dans l’Église, depuis 1950. Le suite des révélations des "Pandora Papers", sur les mécanismes de l’évasion fiscale. La poursuite du mouvement des paysans en Inde. Et un geste de réparation.
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À la une de la presse, la publication, aujourd’hui, en France, du rapport de la Commission sur les abus sexuels dans l’Église, depuis 1950.
Qu'il s’agisse "de l’ampleur des agressions, (ou du) silence des autorités", ce rapport s’annonce "accablant" pour l’institution catholique, d’après Libération – qui évoque des "crimes de masse", dont la révélation "s’apparente à un séisme". Pour le journal, ce rapport prouverait que "la hiérarchie de l’Église a non seulement fait preuve d’une lâcheté insigne tout au long des dernières décennies, en étouffant toutes les tentatives de faire éclore la vérité", mais qu’elle "s’est aussi comportée de façon criminelle, en laissant se perpétrer des actes condamnés par la loi des hommes. Des actes qui ont brisé des dizaines, voire des centaines de milliers de vies".
"L’omerta va-t-elle se poursuivre ou le principe de lucidité et de dignité va-t-il pousser l’Église à reconnaître enfin sa responsabilité collective ?" D’après Libé, il serait "plus que temps de mettre fin à l’obligation de célibat des prêtres qui engendre frustration et culpabilisation, autant de sentiments aptes à rendre fous", et ce ne serait pas "en misant sur le mensonge que l’Église va garder ses fidèles (mais) en explosant les carcans et les interdits d’un autre âge". "Si l’Église doit trembler, eh bien qu’elle tremble !" : dans un entretien au Parisien/Aujourd’hui en France, Véronique Margron, la présidente des religieux et religieuse de France, qui fait partie des destinataires de ce rapport, dit vouloir "en finir avec le déni". "Oui, (cela) va être un choc terrible, (car) cela doit l’être !", prévient-elle. "Si des pans de l’Église devaient disparaître, c’est qu’ils devaient s’effondrer".
À la une également, ce matin, la suite des révélations des "Pandora Papers" sur l’évasion fiscale pratiquée par des dirigeants et des personnalités du monde entier. Parmi elles, on trouve l’ancien patron du Fonds monétaire international, Dominique Strauss-Kahn. Devenu conférencier et consultant international, l'ex-candidat à la présidentielle française a désormais pour clients des oligarques, des entreprises ou des chefs d'État. Une activité qui rapporte gros à l'ex-ministre de l'Économie, qui a implanté ses sociétés dans des pays n’ayant aucun impôt sur les bénéfices, d’après Le Soir. Le quotidien belge parle de 21 millions d’euros de profits, détaxés en 5 ans.
#LeSoirDuJour « Pandora Papers : comment les héritiers de Solvay ont caché leurs actions »
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Au Royaume-Uni, The Guardian rapporte que le parti conservateur se retrouve également sous le feu des critiques, pour avoir reçu quant à lui des millions de livres de la part de plusieurs donateurs, notamment russes, accusés ou soupçonnés de corruption. Ces donateurs ont fréquemment recours à de prestigieux cabinets d’avocats pour effectuer les montages financiers qui leur permettent d’effectuer leurs opérations en catimini, et d’échapper à l’impôt. Parmi ces cabinets, Le Monde cite la firme américain Baker McKenzie, dirigée entre 1999 et 2005, par la patronne de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde. Un cabinet d’avocats "mentionné indirectement dans plus de 7 500 documents provenant de cabinets offshore installés au Panama, à Chypre ou aux îles Vierges britanniques", auxquels Baker McKenzie aurait "délégué la création et la gestion de centaines de sociétés-écrans pour le compte de ses clients, évitant ainsi de se compromettre directement". Ces sociétés "se révèlent souvent être des coquilles vides", destinées uniquement à "profiter des avantages des paradis fiscaux (où) elles sont enregistrées", selon le journal, qui accuse par ailleurs la firme Baker McKenzie de "jouer de son influence pour limiter les réglementations internationales et satisfaire ses clients à la réputation parfois sulfureuse".
En Inde, la lutte des paysans contre les réformes agricoles du gouvernement est de nouveau en train de dégénérer. Malgré la suspension de ces lois par la Cour suprême indienne, les manifestations se poursuivent, pour obtenir leur abrogation, et la contestation pourrait reprendre un tour violent, depuis la mort, dimanche 3 octobre, dans l’Uttar Pradesh, de 8 personnes, dont 4 agriculteurs. Elles ont été percutées par un convoi de voitures dans lequel se trouvaient le ministre fédéral adjoint de l’Intérieur, et son fils. D’après The New York Times, la police enquête pour savoir si le véhicule de ce dernier a délibérément foncé sur la foule et l’incident aurait "rallumé les braises" du mouvement entamé voilà un an. De son côté, le gouvernement semble jouer la carte du pourrissement et The Indian Express s'inquiète de la récente décision de la Cour suprême d’interdire le blocage des routes par les protestataires – une décision qu’il perçoit comme une atteinte au droit à manifester. "Traitons les agriculteurs avec dignité et respect. Ne coupons pas la main qui nous nourrit", plaide le journal.
Il faut laisser du temps au temps, dit-on; beaucoup de temps même, parfois. Nos camarades de France Bleu racontent l’histoire touchante d’une septuagénaire qui a attendu 60 ans pour rembourser à la ville de Jarny, dans l’est de la France, une mandoline (l'instrument de musique, pas l'ustensile de cuisine) qu’elle avait endommagée, alors qu’elle était enfant. Aujourd’hui résidente en Israël, la vieille dame a envoyé un chèque de dédommagement de 500 euros à la municipalité et exprimé son besoin de réparation...
Insolite : elle rembourse, 60 ans après, une mandoline qu'elle avait accidentellement abîmée
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