L'officier psychiatre qui a abattu 13 personnes, jeudi, sur la base de Fort Hood sera inculpé devant un tribunal militaire. Selon le "New York Times", Nidal Malik Hasan aurait tenté de contacter Al-Qaïda avant d'ouvrir le feu dans la caserne texane.
Le président américain, Barack Obama, va assister, ce mardi, aux funérailles des 13 victimes de la tuerie survenue jeudi dernier dans le camp militaire de Fort Hood, au Texas. Accompagné de sa femme Michelle et de son secrétaire à la Défense, Robert Gates, le chef de l’Etat prononcera un discours lors d’une cérémonie d’hommage organisée sur la base.
Le tueur présumé, un psychiatre de l’armée américaine, Nidal Malik Hasan, est toujours hospitalisé en soins intensifs dans un centre médical de San Antonio (Texas). Les enquêteurs ont voulu l’interroger dimanche sur son lit d'hôpital, mais il a refusé, invoquant son droit à parler à un avocat. ‘’Il est dans un état critique mais stable’’, confirme Gallagher Fenwick, envoyé spécial de FRANCE 24 à Fort Hood.
Ce militaire américain d’origine palestinienne aurait agi seul, selon les premières conclusions de l’enquête. S’il s’avérait qu’il avait agi avec l’aide de complices non-militaires, son procès pourrait se tenir devant un tribunal civil et non militaire.
Interrogations sur la nature des relations entre Hasan et un imam islamiste
Des agences de renseignement américaines ont confirmé, lundi, que Nidal Malik Hasan avait pris contact, à la fin de 2008, avec Anwar al-Awlaki, un imam de nationalité américaine installé au Yémen. L’homme, connu pour s’être fait l’écho des thèses défendues par Al-Qaïda, aurait fait fonction d’imam dans deux mosquées américaines fréquentées par des terroristes impliqués dans les attentats du 11-Septembre.
Hasan et Awlaki auraient échangé entre 10 et 20 courriels. Pour le FBI, cette relation entrait strictement dans le cadre du travail du psychiatre sur le syndrome du stress post-traumatique et ne justifiait pas de lancer une enquête pour terrorisme.
Le centre américain de surveillance des sites Internet islamistes rapporte qu’Awlaki s’est félicité de l’"acte héroïque" perpétré par l’officier psychiatre. ‘’C’était un homme de principe qui ne supportait pas de vivre dans la contradiction, pris qu’il était entre en sa foi de musulman et le fait de servir dans une armée combattant ses frères, a écrit l’imam sur son site Web www.anwar-alawlaki.com. ‘’Mais il n’existe pour l’instant aucune preuve concrète qu’il s’agit d’une œuvre terroriste’’, rappelle toutefois Gallagher Fenwick.
Pour les autorités américaines, le passage à l’acte de Nidal Malik Hasan s’expliquerait par une combinaison de facteurs, dont son opposition à la politique américaine d’intervention militaire en Irak et en Afghanistan ainsi que sa ferveur religieuse.
Le président de la commission sur la sécurité intérieure, le sénateur Joseph Lieberman, souhaite lui l’ouverture d’une enquête pour déterminer si l'armée n’a pas su détecter les signes avant-coureurs qui auraient pu empêcher la fusillade.
Nidal Malik Hasan, âgé de 39 ans, conseillait depuis des années des soldats blessés en Irak et d'Afghanistan. Il avait été transféré en avril sur la base de Fort Hood, fait major au mois de mai et devait être déployé prochainement en Afghanistan.