Au lendemain des attentats du 11-Septembre, les alliés européens de Washington se demandaient ce qu'ils pouvaient faire pour aider l'Amérique. Aujourd'hui, les Européens se demandent comment ils vont vivre sans le "grand frère" et sa protection. La doctrine Biden – l'Amérique sera plus forte une fois tournée la page de l'Afghanistan – ne les convainc guère.
Le traumatisme du 11-Septembre a remodelé le monde et le rapport à la menace terroriste, mais un cap est-il franchi vers une "autonomie stratégique" des Européens ?
Trois figures de l'Europe d'hier et d'aujourd'hui parlent de leur 11-Septembre et de ce que ces évènements ont changé selon eux. Tous se souviennent de là où ils étaient lorsqu'ils ont appris que les tours jumelles du World Trade Center avaient été les cibles d'une attaque terroriste.
L'Espagnol Javier Solana, alors Haut-représentant de l'Union européenne pour la politique étrangère et de sécurité, était en Crimée. Il est "tout de suite rentré à Bruxelles pour appeler Colin Powell et Condoleezza Rice".
Quant au Roumain Mircea Geoana, actuel Secrétaire général délégué de l'Otan, il était alors ministre des Affaires étrangères. Il nous dit "le choc et la colère ressentis" après cette attaque.
L'ancien secrétaire général exécutif du Service européen pour l'action extérieure, Pierre Vimont, était alors représentant permanent de la France à Bruxelles. Il a "assisté sans y croire à l'effondrement des tours", et s'est très vite "demandé dans quel monde nous étions en train de basculer".
Ce monde qu'ils nous décrivent aujourd'hui, à l'aune des évènements qui se déroulent actuellement en Afghanistan, est à n'en pas douter bien différent.
Émission préparée par Perrine Desplats, Isabelle Romero, Yi Song et Céline Schmitt.