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L'ex-chef politique des Serbes de Bosnie a assisté ce mardi à une audience de procédure devant le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie. Accusé notamment de génocide, il ne s'était pas présenté aux audiences précédentes.

Radovan Karadzic a assisté ce mardi après-midi à une audience de procédure organisée dans le cadre de son procès devant le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY), qui a commencé en son absence le 27 octobre.

"Je serai [...] ravi de participer à l'audience de procédure du mardi 3 novembre", avait indiqué lundi l'ex-chef politique des Serbes de Bosnie poursuivi pour génocide, crimes de guerre et crimes contre l’humanité, dans une lettre adressée au juge sud-coréen O-Gon Kwon, le vice-président du TPIY.
"L’audience de procédure qui va se tenir aujourd’hui est une parenthèse dans le procès", estime Cyril Vanier, envoyé spécial de FRANCE 24 à La Haye. "Elle vise à résoudre le problème de l’absence de Karadzic, qui boycotte son procès depuis son ouverture. Le juge pourrait décider de poursuivre sans l’accusé, en nommant un avocat commis d’office. Mais il souhaitait entendre à la fois le procureur et Radovan Karadzic lui-même, afin que chaque partie puisse étayer ses arguments", poursuit-t-il.
Nettoyage ethnique

À l’ouverture de son procès, Radovan Karadzic avait décidé de ne pas se présenter au tribunal, au motif que sa défense, qu’il prépare lui-même, n’était pas prête. "J'espère que nous pourrons trouver une solution qui mènera à un procès équitable, et pas seulement expéditif", avait souligné Karadzic.

À l’issue de l'audience cet après-midi, le TPIY pourrait lui imposer un avocat commis d'office, ce qui entraînerait un ajournement du procès de plusieurs mois, le temps que celui-ci prenne connaissance du dossier d'accusation, riche de plus d'un million de pages.

Lors de l’énoncé des charges retenues contre l’ex-chef des Serbes de Bosnie, le 27 octobre, le procureur Alan Tieger l’avait accusé d'être le "commandant suprême" du "nettoyage ethnique" commis durant la guerre de Bosnie-Herzégovine, qui a fait 100 000 morts et 2,2 millions de déplacés entre 1992 et 1995.

Radovan Karadzic risque la réclusion à perpétuité s’il est reconnu coupable de génocide, notamment pour le massacre de Srebrenica, au cours duquel plus de 7 000 musulmans ont été exécutés en juillet 1995. L’accusation le tient enfin pour responsable des bombardements et des tirs de snipers sur Sarajevo, qui ont causé la mort de 10 000 civils.