À la une de la presse, ce lundi 24 mai, l'interception par la Biélorussie d'un avion reliant la Grèce à la Lituanie pour arrêter un opposant qui se trouvait à bord, une violation du droit international qui déclenche la fureur de l’UE, une rencontre entre le président Emmanuel Macron et deux youtubeurs français à succès, et la poursuite de la répression du Hirak, en Algérie.
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À la une de la presse, l'interception dimanche par la Biélorussie d'un avion reliant la Grèce à la Lituanie, pour arrêter un opposant qui se trouvait à bord.
"Alexandre Loukachenko attrape (un militant opposant) en vol", annonce Kommersant. Le quotidien russe confirme que le président et les services de sécurité biélorusses sont responsables de l'atterrissage forcé à Minsk du vol de Ryanair à bord duquel se trouvait Roman Protassevitch, l'ex-rédacteur en chef du média d'opposition Nexta, qui avait joué un rôle important dans la vague de contestation, après la réélection du président Loukachenko, l'année dernière, ce qui lui avait valu d'être placé par le régime sur la liste des "individus impliqués dans des activités terroristes". "Un blogueur intercepté dans les airs" : Vedomosti, un autre quotidien russe, explique que les autorités biélorusses "sont peu susceptibles de reconnaître" la responsabilité de leurs services de sécurité dans l'arrestation de Roman Protassevitch, dans la mesure où celui-ci avait demandé l'asile politique dans un pays de l'Union européenne, en l'occurrence la Pologne, ce qui rend d'autant plus illégale son interpellation.
The Financial Times évoque la "fureur" des dirigeants européens, qui exigent la libération de Protassevitch et se sont engagés à discuter de "possibles sanctions" contre la Biélorussie, à l'occasion d'une réunion prévue lundi à Bruxelles. Le quotidien britannique fait également état de la colère du secrétaire d'État américain, Antony Blinken, qui a déclaré que les États-Unis condamnaient "fermement le détournement forcé d'un vol entre deux États membres de l'UE et l'enlèvement et l'arrestation (d'un opposant biélorusse) à Minsk". "Voilà encore une règle internationale qui vole en éclats dans le ciel biélorusse" : The Washington Post rapporte, lui, la déclaration du Premier ministre polonais, selon lequel "le détournement d'un avion civil est un acte de terrorisme d'État sans précédent". "Mateusz Morawiecki a raison : cet acte ne peut pas rester impuni, et il est d'autant plus nécessaire de demander des comptes à la Biélorussie, que les règles contre les agressions internationales ont été régulièrement attaquées ces dernières années". Le journal en veut pour preuve les atteintes répétées, de la Russie, de la Chine, mais aussi de l'Iran et de la Corée du Nord, contre le droit international.
Dans la presse, également, les réactions à la mise en ligne de la rencontre entre Emmanuel Macron et deux youtubeurs français à succès, McFly et Carlito. Le Parisien, qui évoque un "coup de com" déjà vu par plus de 5 millions de personnes depuis dimanche, explique que l'objectif de cette rencontre était de "parler aux jeunes", de "renouer avec cette fraction de la population éprouvée par la crise et qui apparaît de plus en plus éloignée de ses dirigeants, voire séduite par le Rassemblement national" de Marine Le Pen. Quoi qu'il en soit, l'exercice déplaît beaucoup au Figaro, qui déplore une "dépolitisation de la parole politique" et fustige "une vision de la politique purement utilitariste dominée par la pensée marketing, qui découpe l'électorat en cibles auxquelles il faut s'adresser séparément, sans aucun égard pour des considérations telles que l'intérêt général ou la dignité de la fonction". Quant aux youtubeurs qui se sont prêtés au jeu, le journal les qualifie purement et simplement d'"idiots utiles du macronisme et de sa stratégie". Le Figaro estime que le plus grave, c'est peut-être cette idée que le président est désormais un influenceur comme un autre, que la politique n'est plus un espace à part, et qu'il est désormais possible, pour le chef de l'État, de se commettre dans une vidéo aussi rabaissante et vulgaire".
En Algérie, l'opposition proteste contre la neutralisation, vendredi à Alger, de la marche hebdomadaire du Hirak, le mouvement de contestation pacifique. D'après Algérie Part, la police a procédé à de nombreuses interpellations dans la capitale, mais aussi dans d'autres villes du pays. "La période actuelle que traverse l'Algérie est la pire séquence liberticide depuis le début de la crise politique en Algérie en février 2019. Jamais l'Algérie n'a connu un nombre aussi élevé de détenus d'opinion et politiques", alerte le site, qui évoque le chiffre, obtenu auprès de plusieurs sources judiciaires, d'au moins 158 détenus politiques et d'opinion. La vague de répression actuelle, évoquée dans un dessin de Dilem, pour Liberté-Algérie montrant un policier s'apprêtant à matraquer un manifestant du Hirak. Malgré deux scrutins marqués par des taux d'abstention record, la présidentielle de 2019 et le référendum de 2020, le régime reste déterminé à imposer sa "feuille de route" électorale. Prochaine étape : les législatives anticipées du 12 juin prochain, malgré le rejet de ces élections par le Hirak. "Campagne électorale : les candidats à pied d'œuvre", ironise Hic, pour El Watan, avec un dessin d'un candidat sur la ligne de départ, laçant des chaussures… de clown.
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