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À Paris, les fans de Michael Jackson bravent la nuit pour lui rendre hommage

À Paris, le Grand Rex a projeté ce mercredi à l'aube, en avant-première, "This is it", le documentaire consacré aux répétitions du concert que la star aurait dû donner à Londres au mois de juillet. Reportage.

"Il n’y a pas d’heure pour voir Michael !" Comme beaucoup d'autres fans du Roi de la pop, cette jeune femme trépigne dès 5H30 du matin sur les Grands Boulevards, à Paris, ce mercredi. Inconditionnelle de Bambi, elle ne voulait pas attendre plus longtemps pour retrouver la star ressuscitée sur grand écran, à l'occasion de la sortie mondiale de "This is it", le documentaire consacré à Michael Jackson, décédé d’une overdose médicamenteuse le 25 juin.

Comme elle, ils étaient plus de 2 500 à se presser aux portes du Grand Rex, dès l’aube, pour assister à une projection en avant-première du "testament artistique" du chanteur, prévue à 6 heures du matin.

À défaut d’avoir pu voir leur idole à l’O2 Arena de Londres, au mois de juin, les fans viennent voir les images de ses dernières répétitions, projetées simultanément dans 17 pays.

Des 100 heures d'images qu'il a tournées, Kenny Ortega, le réalisateur de "This is it", en a gardées deux. Puis, il a  monté un film dans lequel on voit l’artiste chanter, danser et travailler lors des répétitions de ce qui aurait dû être son grand retour sur scène... Autant de moments inédits dont les fans veulent la primeur.

"Michael, musicalement, c’est une perle. Il a beaucoup apporté à la musique, en explorant tous les styles. Alors, être parmi les premiers à voir le film ce matin, c’est le plus bel hommage qu’on puisse lui rendre", explique William, 26 ans, sur le trottoir depuis la veille, 23 heures.

Un fanatisme sans limite

Comme beaucoup dans la file d'attente, William est habillé "en Michael" de la tête aux pieds. Costume, chapeau, brassard, et gants lamés, il a adopté le look qu'avait la star lors des MTV Music Awards, en 1996. Olivier, son voisin, a préféré lui l’ensemble en cuir rouge du clip de "Thriller", en 1982.

Adolescents déchaînés, familles avec poussette, fans de la première heure, sosies, danseurs, Blacks-Blancs-Beurs : de tous âges et de toutes origines, le public est réuni par le même amour qu'il porte à un artiste dont il déplore la disparition précoce.

"J’ai appris sa mort par SMS, je n’arrivais pas y croire. Pour moi, il était invincible", bégaye une ado de 13 ans. "C’est impossible que le monde continue de tourner sans Michael !", renchérit une autre. 

Le dernier hommage au roi de la pop fait vibrer Paris
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Malgré la fraîcheur de l’aube, ils sont des dizaines à reprendre en chœur les célèbres tubes de la star, à esquisser un "moonwalk" sur le trottoir, ou à dresser un portrait dithyrambique d’un artiste qu’ils estiment injustement (mal)traité par les médias.

"Les gens recommencent à l’aimer depuis qu’il est mort. Qu’il repose en paix. Ces accusations de pédophilie sans preuve, je trouve ça inadmissible !", reprend William, qui balaye d’un geste les affaires de mœurs dont Michael Jackson a été suspecté.
 
"This is not it"


Les fans ne sont cependant pas tous acquis à la cause du film. Les membres du collectif "This is not it", un groupe international qui s'est formé spontanément sur Internet grâce aux réseaux sociaux Twitter ou Facebook, sont venus dénoncer l’exploitation commerciale qui aurait, selon eux, achevé le chanteur.

"L’industrie du spectacle voulait Michael Jackson en live, nous le voulions en vie. Maintenant, nous demandons la vérité", exigent les tracts qu'ils distribuent devant le Grand Rex. Les mensonges des producteurs, des managers et des promoteurs, accusés d'avoir caché la vérité sur la santé de l’artiste, y sont notamment dénoncés.

"La personne que vous verrez sur scène n’a pas forcément envie d’y être. On veut montrer l’autre côté du film. Michael n’était pas en forme, mais chacun faisait de lui ce qu'il voulait. Il est mort à cause de ça", dénonce l’un des bénévoles de "This is not it".

Certains, à l'instar de Jo Jackson, le père de Michael, accusent même le film de montrer une doublure de l’artiste, qui n’aurait pas été physiquement capable de se soumettre à un rythme de répétition aussi intense.

Quatre mois après la disparition de la star, les rumeurs concernant les derniers jours de sa vie continuent allègrement de circuler...