La branche irakienne d'al-Qaïda, l'État islamique d'Irak, a revendiqué le double attentat qui a fait une centaine de morts dimanche. Le gouvernement craint la multiplication des attaques à l'approche des élections prévues en janvier.
AFP - L'Etat islamique d'Irak, la branche irakienne d'al-Qaïda, a revendiqué le double attentat qui a fait une centaine de morts dimanche à Bagdad, a rapporté mardi le centre américain de surveillance de sites islamistes SITE.
Selon le centre, le communiqué de l'Etat islamique d'Irak revendiquant le double attentat contre le ministère de la Justice et le siège du gouvernorat de la capitale a été posté sur les sites jihadistes.
Le ministère irakien de la Santé a affirmé que les deux attentats avaient fait 99 morts, alors que selon une source du ministère de l'Intérieur, 155 personnes ont péri.
L'attaque a été imputée par le gouvernement à Al-Qaïda et "ses alliés" pour torpiller les élections prévues en janvier.
L'Etat islamique d'Irak avait déjà revendiqué les attentats du 19 août à Bagdad qui avaient fait près de 100 morts et avaient visé les ministères des Affaires étrangères et des Finances.
Des accusation identiques avaient été adressées aux services de sécurité, dont plusieurs reponsables avaient été mis aux arrêts, après le double attentat du 19 août contre les ministères des Affaires étrangères et des Finances qui avait causé la mort d'une centaine de personnes.
Le député sadriste Baha al-Araji a accusé pour sa part le ministère de la Santé de chercher à réduire le bilan des victimes. "Il ne connaît pas le nombre des morts", a-t-il affirmé à la télevison
Selon ce ministère, les deux attentats ont fait 99 morts alors que selon une source du ministère de l'Intérieur, 155 personnes ont péri.
Le Premier ministre Nouri al-Maliki a évoqué des responsabilités externes.
"Je me pose la question : l'Irak est-il encore une dictature ? L'Irak cherche-t-il a attaquer ses voisins ? Alors pourquoi font-ils ceci ? (...) Nous leur disons : la honte vous poursuivra pour avoir tué des innocents", a-t-il lancé.
Mais les adversaires du Premier ministre ont jugé facile de se défausser sur les pays voisins.
"Accuser des parties extérieures, c'est un moyen pour le gouvernement de fuir ses responsabilités", a affirmé Jalal Eddine al-Saghir, un chef du Conseil supérieur islamique d'Irak (CSII), parti chiite concurrent.
La provenance des explosifs est également sujette à controverse. Le général Mohammad al-Askari, porte-parole du ministère de la Défense, a annoncé que "les produits chimiques qui ont servi aux attentats venaient d'un pays voisin".
Mais pour le chef des garde-frontières irakiens, le général Mohsen al-Qaabi c'est peu probable. "Jusqu'en 2006, les frontières étaient ouvertes mais après cette date, avec l'accroissement des postes de contrôle, il est devenu difficile de faire entrer des explosifs et des voitures piégées", a-t-il dit sur la chaîne Arabiya.
Dans la soirée, la police a tiré en l'air pour éloigner des individus qui tentaient de pénétrer dans le ministère de la Justice pour le piller, selon le ministère de l'Interieur.
Par ailleurs, les dirigeants politiques se sont mis d'accord sur un compromis amendant la loi électorale en prévision des élections générales du 16 janvier, a affirmé à l'AFP le vice-président du Parlement, Khaled al-Atiyya.
"Un accord a été trouvé sur une proposition d'amendement à la loi électorale. La direction du Parlement va la présenter mardi aux dirigeants des groupes parlementaires et s'il y a un accord, la loi sera présentée au vote des députés", a-t-il dit, sans préciser le contenu de l'accord.