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À la une de la presse, jeudi 25 février, la décision du Premier ministre indien, Narendra Modi, de baptiser le plus grand stade de cricket du pays à son nom, un marché inédit proposé par le gouvernement philippin, la France dans le marathon interminable des mesures sanitaires contre le Covid-19, et encore des conseils (à ne pas suivre) de l'inénarrable actrice américaine Gwyneth Paltrow.

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À la une de la presse, la décision du Premier ministre indien de baptiser le plus grand stade de cricket du pays à son propre nom.

D'après The Financial Times, cette décision, une première en Inde, a permis à Narendra Modi de voler la vedette à l'équipe nationale de cricket, qui a inauguré ce stade mercredi, à l'occasion d'une rencontre avec l'équipe d'Angleterre. Le quotidien britannique précise que l'installation, située dans la banlieue d'Ahmedabad, le fief électoral du Premier ministre, au Gujarat, n'était remplie qu'à la moitié des 110 000 places disponibles, Covid-19 oblige. Selon The Financial Times, la décision de baptiser le stade à son nom, s'inscrit dans une série de projets lancés par Narendra Modi, comme la construction de la plus grande statue au monde, ou la reconstruction du Parlement indien. Des projets destinés à "projeter une image du Premier ministre comme le dirigeant le plus puissant et le plus transformateur, que l'Inde ait connu depuis des décennies". Son ambition, néanmoins, est loin de séduire l'opposition, d'après The Deccan Chronicle, qui fait état de la "colère" des opposants à Narendra Modi, en particulier au sein du parti du Congrès, dont le responsable des réseaux sociaux a qualifié son initiative de "sommet du narcissisme… et de la mégalomanie". 

Narendra Modi, chantre du nationalisme hindou, est accusé par ses opposants de dérive autoritaire. Ses détracteurs évoquent, notamment, les violences communautaires et les atteintes à la liberté de la presse, qui ont provoqué les meurtres de plusieurs journalistes – une fin à laquelle Barkha Dutt dit avoir échappé. Dans les colonnes du Washington Post, cette reporter indienne, visée par appels au meurtre sur les réseaux sociaux indiens, après avoir couvert des manifestations de soutien à la militante écologiste Disha Ravi, témoigne de ce qu'il est "extrêmement difficile, aujourd'hui, d'être un journaliste indépendant en Inde, une démocratie florissante en matière d'élections et de transition pacifique, mais une démocratie nettement diminuée, pour ce qui est d'autres libertés institutionnelles". Finalement libérée sous caution mardi, Disha Ravi avait été arrêtée pour avoir rédigé un guide des manifestations à l'intention des agriculteurs indiens, opposés à la politique agricole de Narendra Modi – un guide relayé par la militante écologiste suédoise Greta Thunberg, ce qui avait valu à Disha Ravi de se retrouver accusée de "conspiration" et de "sédition". Des accusations balayées par la justice indienne, pour la plus grande satisfaction du Times of India, qui se fait une joie de citer de larges extraits du jugement rendu en faveur de Disha Ravi : "Les citoyens sont les gardiens de la conscience du gouvernement dans toute nation démocratique. Ils ne peuvent pas être mis derrière les barreaux simplement parce qu'ils choisissent de ne pas être d'accord avec l'État. Le délit de sédition ne peut être invoqué pour servir la vanité blessée des gouvernements".

En Asie, toujours, les Philippines ont proposé un marché inédit à l'Allemagne et au Royaume-Uni : autoriser des milliers de soignants à venir en renfort, en échange de vaccins. Là encore, la décision a provoqué une levée de boucliers, selon The Philippine Daily Inquirer, qui relaie les critiques de plusieurs élus, accusant le gouvernement de considérer les soignants philippins comme "des marchandises parmi d'autres à troquer contre d'autres marchandises". Le journal rappelle, au passage, que le pays n'a toujours pas commencé sa campagne de vaccination, alors que la situation épidémique dans l'archipel est l'une des plus graves en Asie. D'après la presse anglaise, citée par Courrier International, Londres a, de toute façon, d'ores et déjà décliné l'offre de Manille. Et il est probable que Berlin, qui n'a pas encore répondu, décline à son tour la proposition du gouvernement philippin.

En France, le gouvernement a étendu mercredi le confinement local et partiel à la ville de Dunkerque, dans le nord du pays, pour lutter contre la propagation du Covid-19. Après Nice et Dunkerque, "à qui le tour ?", se demande L'Union. Le journal local fait état de la situation également "très préoccupante" dans d'autres départements, en région parisienne, dans les Hauts-de-France, une partie du Grand-Est et de la Côte d'Azur. D'après Aujourd'hui en France, le Premier ministre, Jean Castex, doit annoncer dans la journée de nouvelles mesures au cas par cas pour une dizaine de départements. Le  journal prévient : avant de voir le bout du tunnel, "il faudra sans doute en passer d'abord par un mois de mars pourri". Alors que la situation tourne chaque jour un peu plus au marathon interminable, Libération dit craindre une troisième vague et redoute "un joug sans fin" : une succession de confinements, reconfinements, déconfinements, reconfinements, etc.

Parce qu'on se console comme on peut, je vous propose pour terminer de jeter un cil au Guardian, qui fait état de la colère du responsable du système de santé britannique, le NHS, face aux propos de l'inénarrable Gwyneth Paltrow. L'actrice américaine, reconvertie dans l'industrie du bien-être et des joies domestiques, a cru bon de partager publiquement ses conseils pour soigner le Covid-19, qu'elle dit avoir contracté au début de l'épidémie. Selon elle, rien de tel que "le jeûne intuitif", les séances de "sauna à infrarouge" et autres sornettes. Des déclarations que Stephen Powis a jugé nécessaire de recadrer : "On souhaite à Gwyneth Paltrow un bon rétablissement. Mais les solutions qu'elle recommande ne sont vraiment pas les solutions que nous recommandons, nous, au NHS". Bref, à chacun son métier et les vaches seront bien gardées, comme on dit en France.

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