Washington va imposer des coupes claires dans la rémunération des dirigeants des sept entreprises ayant été les plus renflouées par l'État pendant la crise financière, rapportaient mercredi des médias américains.
Le gouvernement américain, qui a plusieurs fois dénoncé les rémunérations excessives toujours en vigueur à Wall Street, passe à la vitesse supérieure. Washington va prochainement imposer des coupes claires dans la rétribution des dirigeants des sept entreprises ayant été les plus renflouées par l'État, grâce au Plan Paulson (Tarp), pendant la crise financière, rapportaient mercredi les médias américains.
Les plus importantes réductions toucheront les salaires de 25 dirigeants d'AIG, Bank of America, Citigroup, General Motors, Chrysler, GMAC et Chrysler Financial, dont les revenus seront réduits d’environ 90 %, en moyenne.
Le "New York Times", l’un des médias qui a révélé l'information, affirme en outre que, "pour nombre de ces dirigeants, la rémunération en espèces qu'ils auraient dû toucher sera remplacée par des actions qu'ils n'auront pas le droit de vendre immédiatement".
Les bonus ne seront pas épargnés
Négociées par Kenneth Feinberg, le "Monsieur Salaires" américain nommé en juin dernier pour surveiller le niveau des rémunérations dans les grandes entreprises du pays, ces mesures n’épargneront pas non plus les bonus. Et pour cause...
Certains des plus grands groupes financiers américains sauvés de la banqueroute grâce à l’aide du gouvernement affichent à nouveau des bénéfices confortables et ne se sont pas privés de revaloriser en conséquence les primes versées à certains de leurs salariés.
Goldman Sachs, qui a remboursé dix milliards de dollars de fonds publics il y a à peine quelques mois, est en passe de verser 20 milliards de dollars de primes, ce qui constituerait un record annuel. De son côté, Morgan Stanley a provisionné, au troisième trimestre, cinq milliards de dollars destinés à l'allocation de bonus dans l'entreprise, portant à 10,9 milliards de dollars le montant global des réserves qui seront consacrées aux primes lors de l'exercice en cours.
Ces deux sociétés ne sont cependant pas inquiétées - pour l'instant - par le rapport que "Monsieur Rémunérations" doit présenter avant la fin du mois d’octobre. Avant de poursuivre sa croisade contre 75 nouveaux dirigeants...