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Malte : quinze ans de prison pour l’un des accusés du meurtre de Daphne Caruana Galizia

L'un des trois hommes accusés du meurtre, en octobre 2017, de la journaliste maltaise anticorruption Daphne Caruana Galizia, a plaidé mardi coupable pour la première fois depuis le début des audiences préliminaires. Il a alors été condamné à une peine de 15 ans de prison par le tribunal de La Valette.

L’un des trois hommes accusés du meurtre de la journaliste maltaise Daphne Caruana Galizia a plaidé coupable, mardi 23 février, et a été condamné à une peine de 15 ans de prison. En annonçant le verdict, le tribunal a indiqué avoir tenu compte du fait que Vincent Muscat avait collaboré avec la police et que le parquet avait lui aussi demandé cette peine.

Car quelques heures plus tôt, le suspect avait surpris le tribunal : "Vincent Muscat, que plaidez-vous à l'égard des accusations ?" a demandé le greffier du tribunal de La Valette. "Coupable", a répondu l'accusé.

Le 16 octobre 2017, la journaliste blogueuse Daphne Caruana Galizia, qui enquêtait sur la corruption au plus haut niveau à Malte, a été tuée par une bombe placée dans sa voiture.

Trois hommes au casier judiciaire déjà chargé – les frères Alfred et George Degiorgio, ainsi que Vincent Muscat – sont inculpés le lendemain, soupçonnés de participation à une organisation criminelle et d'avoir fabriqué la bombe. Ils plaidaient non coupables depuis cette date, jusqu'au retournement de situation de mardi.

"Ce sont de graves accusations, meurtre, conspiration, il risque la réclusion à perpétuité", a lancé la juge Edwina Grima à Marc Sant, l'avocat de Vincent Muscat, mais ce dernier a répété qu'il plaidait coupable.

Vincent Muscat et les frères Degiorgio sont soupçonnés d'avoir fabriqué, posé et fait exploser la bombe qui a tué Daphne Caruana Galizia. Un quatrième homme lié à cette affaire, Yorgen Fenech, un homme d'affaires propriétaire de la société 17 Black, avait été arrêté en 2019 sur son yacht au large de Malte, alors qu'il tentait de fuir.

Il est officiellement considéré comme une personne disposant d'informations sur l'affaire. Certains médias et la famille de la journaliste le présentent comme un possible commanditaire du meurtre. Les audiences concernant les accusations contre lui n'ont pas encore débuté.

Des démissions en cascade au sommet de l’État

L'arrestation de Yorgen Fenech avait, en revanche, entraîné des démissions en cascade au plus haut niveau politique.

Le chef de cabinet du Premier ministre de l'époque, Joseph Muscat (sans aucun lien avec Vincent Muscat), a démissionné en novembre 2019, suivi par le ministre du Tourisme, tandis que le ministre de l'Économie se "met en réserve" durant l'enquête.

Le Premier ministre a annoncé le 1er décembre 2019 qu'il allait lui aussi démissionner, et son départ est devenu effectif en janvier 2020.

Avec AFP