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Chronologie : la crise nucléaire iranienne

De la signature du traité de non-prolifération nucléaire par l'Iran au vote d'une quatrième série de sanctions des Nations Unies contre Téhéran, la question du nucléaire iranien agite les relations internationales depuis près de 40 ans.

Juillet 1968 : L’Iran du shah signe le traité de non-prolifération nucléaire (TNP) qui devient effectif le 5 mars 1970. Dans la région, le Pakistan, Israël et l’Inde n’ont pas paraphé le texte qui impose à ses signataires des restrictions en matière de recherches dans le domaine de l’armement nucléaire.

1979 : Lors de son accession au pouvoir au terme de la Révolution islamique, l’ayatollah Khomeiny gèle le programme nucléaire iranien.

1984-1987 : Durant la guerre Iran-Irak, le réacteur nucléaire de Bouchehr est bombardé à six reprises et intégralement détruit.

1985 : L’Iran, la Syrie et la Libye s’accordent sur la nécessité de développer un armement nucléaire pour faire face à la puissance militaire d’Israël.

Septembre 2002 : Début de la reconstruction du site nucléaire historique de Bouchehr, détruit pendant la guerre irano-irakienne.

Décembre 2002 : La télévision américaine diffuse des images satellite d’installations nucléaires à Natanz et Arak. Les États-Unis accusent Téhéran de mettre au point "des armes de destructions massives". L’Iran accepte que les agents de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) inspectent les installations.

Février 2003 : L’Iran enlève les caméras installées par l’AIEA à Natanz et Arak. En échange, le président iranien Khatami reconnaît l’existence du site d’enrichissement d’uranium de Natanz, celle du réacteur à eau lourde d’Arak et autorise à nouveau les inspecteurs de l’AIEA à s'y rendre quand bon leur semble.

Juin 2004 : Directeur de l’AIEA, Mohamed el-Baradeï estime que la coopération iranienne avec ses agents sur place a été "moins que satisfaisante" et jette un doute sur les conclusions précédentes de ses agents. Ils avaient affirmé ne pas détenir de preuves de l'existence d’un programme de développement d’une bombe atomique par l’Iran.

Août 2005 : Le nouveau président iranien Mahmoud Ahmadinejad adopte une ligne diplomatique dure sur la question nucléaire. Il affirme, un mois plus tard, à la tribune de l’ONU, que l’Iran a le droit de développer un programme nucléaire civil.

Décembre 2006 : Le Conseil de sécurité de l’Onu vote à l’unanimité la résolution 1767, qui instaure une première série de sanctions économiques contre l’Iran. En mars 2007 et en mars 2008, deux autres résolutions viennent encore alourdir l’arsenal.

Septembre 2009 : L’Iran reconnaît disposer d'un site secret d’enrichissement d’uranium à Qom. Après celui de Natanz, il s’agit du deuxième du genre rendu public. Cette révélation donne des arguments aux États qui soutiennent que l’Iran dispose d'un programme de développement de la bombe atomique.

2 février 2010 : Dans un discours télévisé, le président Ahmadinejad affirme que l'Iran n'a "aucun problème" avec l'idée d'un programme d'enrichissement de l'uranium à hauteur de 20 % à l’étranger.

3 février 2010 : Pour la première fois de son histoire, l'Iran envoie dans l'espace des animaux vivants à bord de la fusée spatiale Kavoshgar-3. Washington qualifie ce tir d'"acte de provocation".

7 février 2010 : L’Iran commence à enrichir de l’uranium à 20 %, selon des médias locaux. La France et les États-Unis, en particulier, appellent le Conseil de sécurité de l'ONU à prendre de nouvelles sanctions contre l'Iran.

1er mars 2010 : En visite à Paris, le président russe Dmitri Medvedev se dit prêt à accepter de nouvelles sanctions contre l’Iran, à condition que celles-ci soient "ciblées" et qu’elles ne "vis[ent pas] les populations". Le 31 mars, la Chine, autre membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, accepte à son tour de négocier d’éventuelles nouvelles sanctions.

17 mai 2010 : L’Iran, la Turquie et le Brésil concluent un accord sur l’échange d’uranium. Téhéran devra envoyer en Turquie 1200 kg d’uranium faiblement enrichi et recevra en échange 120 kg d'uranium enrichi à 20% destinés au réacteur de recherche médicale de Téhéran. L’Iran déclare toutefois qu’il continuera l’enrichissement d’uranium à 20% sur son territoire.

9 juin 2010 : Après des mois de tractations, le Conseil de sécurité de l’ONU adopte de nouvelles sanctions contre Téhéran. Douze pays ont voté pour, la Turquie et le Brésil ont voté contre, le Liban s'est abstenu. C'est la quatrième série de sanctions adoptée en quatre ans.