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Venu à bout de sa mission, Michel Barnier, commissaire européen qui dirigeait l'équipe des négociateurs du Brexit depuis octobre 2016, veut désormais se tourner vers la France pour lui être "utile". 

Michel Barnier se retire de la scène politique européenne. Celui qui a mené à bien au nom des Européens les négociations avec le Royaume-Uni sur le Brexit, veut désormais être "utile" à la France et, a-t-il ajouté mardi 29 décembre sur France Info, apporter sa pierre à sa famille politique, la droite gaulliste. "Je vais utiliser l'énergie qui reste la mienne pour travailler pour mon pays", a déclaré l'ancien député et sénateur, plusieurs fois ministres dans des gouvernements de droite. 

L'Union européenne et le Royaume-Uni ont trouvé jeudi dernier un accord sur leurs futures relations commerciales, sept jours seulement avant la sortie effective du Royaume-Uni du bloc européen. 

"Soulagement"

Pour Michel Barnier, qui dirigeait l'équipe des négociateurs européens depuis octobre 2016, ce Brexit économique et commercial, à la suite du Brexit politique et institutionnel déjà acté en février dernier, est un "soulagement". 

C'est aussi l'occasion pour lui qui affiche son "envie de retrouver les Français parce que ça m'a manqué pendant ces quelques années à Bruxelles" de revenir plus pleinement dans le débat national alors que le parti dont il est issu, Les Républicains (LR), peine à se préparer pour l'échéance présidentielle de 2022. 

"Je suis patriote et européen, je n'ai jamais cessé d'être engagé dans le débat politique français", a dit Michel Barnier sur France Info. "Je verrai bien où je peux être utile", a-t-il poursuivi sans dévoiler clairement ses intentions. "Mon seul souci - je n'ai pas de fébrilité pour tout vous dire -, mon seul souci, c'est d'être utile à mon pays qui a besoin de davantage d'unité, de solidarité, de justice, de respect aussi, et je vais essayer d'apporter ma pierre dans ma famille politique qui a aussi besoin d'être reconstruite, au débat politique français", a dit Michel Barnier. 

"Des cheveux blancs" et "des idées neuves"

L'ancien commissaire européen, qui aura 70 ans le 9 janvier prochain, écarte par avance toute critique relative à son âge. "Il y a des gens qui ont des cheveux blancs qui ont des idées neuves et puis des gens très jeunes qui ont de vieilles idées", a-t-il dit, avant d'ajouter : "J'ai la même capacité d'enthousiasme, d'indignation qui était la mienne au moment de ma toute première élection (en 1973) en Savoie, en Tarentaise, comme conseiller général." 

S'imagine-t-il un destin national après avoir eu un rôle éminent en Europe ces derniers mois ? "J'ai besoin de réfléchir, d'abord de me reposer (...) et puis ensuite de travailler", répond-il. 

"Ce n'est pas une démarche individuelle et personnelle, le moment n'est pas celui-là, le moment est celui d'un jeu collectif." 

Avec AFP