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Visite d'État du président égyptien : "La France déroule le tapis rouge à un dictateur"

À la Une de la presse, ce lundi 7 décembre : la visite d’État du président égyptien en France, où les ONG de défense des droits de l’Homme s’insurgent contre la répression des opposants par le régime. Les tensions entre la Convention citoyenne pour le climat et Emmanuel Macron. Entre l’UE et le Royaume-Uni sur le Brexit. Les journalistes mexicains dans la ligne de mire des cartels de la drogue et de leurs complices. Et les vertus de la sieste.

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À la Une de la presse, la visite d’État, en France, du président égyptien, qui rencontre aujourd’hui Emmanuel Macron à l’Élysée.

La visite d’Abdel Fattah al-Sissi à Paris fait la Une de toute la presse égyptienne. Al Arham annonce que les deux dirigeants vont discuter «relations stratégiques» entre l’Égypte et la France, et «affaires régionales» au Proche-Orient. Al Akhbaar précise que ces discussions porteront, notamment, sur la situation dans les territoires palestiniens et les négociations en Libye.

D’après L’Orient Le Jour, cette visite d’État a été préparée, en amont, par le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, qui s’est rendu au Caire le mois dernier pour appeler à «l’apaisement», alors que la France faisait l’objet de critiques dans le monde arabo-musulman, après la publication de caricatures du prophète Mahomet.

Selon le quotidien libanais, l’un des enjeux de la rencontre entre Abdel Fattah al-Sissi et Emmanuel Macron sera aussi «l’épineuse» question des droits de l’homme en Égypte, de plus en plus confrontée à la «violation systématique des libertés fondamentales». «Une situation qui risque de rendre de plus en plus encombrante l’alliance de Paris avec Le Caire», d’après le journal.

La visite du président égyptien en France est en effet critiquée par plusieurs ONG de défense des droits de l’Homme. «On est stupéfait que la France déroule le tapis rouge à un dictateur, alors qu’il y a plus de 60 000 détenus d’opinion aujourd’hui en Égypte», a réagi un responsable de la Fédération internationale des droits humains, cité par Le Monde. L’Élysée assure qu’Emmanuel Macron «ne manquera pas d’aborder cette question» mais les défenseurs des droits humains réclament des gestes forts et demandent au président de «passe[r] des discours aux actes», en conditionnant son soutien militaire à la libération des prisonniers politiques.

D’après Le Monde, la France devance désormais les États-Unis pour les ventes d’armes à l’Égypte, qui représentaient près d’1,5 milliards d’euros en 2017.

Emmanuel Macron, dont les échanges avec la Convention citoyenne pour le climat se sont tendus, des derniers jours. Les 150 citoyens tirés au sort pour proposer des mesures destinées à combattre le changement climatique craignent que le président renonce, finalement, à les retenir dans les arbitrages qu’il doit rendre cette semaine. Des appréhensions provoquées par «la multiplication des reculs» d’Emmanuel Macron, selon Libération, qui rappelle que le président avait promis de n’opposer que trois «jokers», trois «non», aux 149 propositions qui lui seraient faites. Le président se serait-il livré à une partie de poker menteur? «Tout ceci serait sans doute amusant si l’enjeu sur la table n’était pas l’avenir de la planète», cingle Libé.

Tensions également entre l’Union européenne et le Royaume-Uni, qui poursuivent aujourd’hui leurs discussions pour tenter d’éviter un Brexit sans accord. Après des mois et des mois de négociations, il ne reste plus que quelques jours pour trouver une solution, puisque cet accord – si accord il y a-, devra encore être ratifié par les parlements britannique et européen avant le 1er janvier.

Pour le moment, de nombreux points de blocage persistent, notamment sur la pêche, que la France se dit prête à défendre en usant de son droit de veto, d’après Les Échos. Une autre partie de poker menteur serait-elle en train de se jouer ? Au Royaume-Uni, The Times affirme, lui, que les dirigeants européens, Emmanuel Macron et Angela Merkel en tête, sont prêts à réduire leurs exigences pour éviter un Brexit sans accord. Un scénario que le Premier ministre britannique dit ne pas redouter, selon The Daily Express, qui fait état des dernières menaces de Boris Johnson : «Il n’y aura pas d’accord si le Royaume-Uni est empêché de retrouver sa pleine et entière souveraineté».

La presse européenne et internationale s’est mobilisée, à travers le collectif Forbidden Stories, pour poursuivre le travail de consoeurs et confrères mexicains assassinés pour leurs enquêtes sur les cartels de la drogue. Pour montrer que «tuer les journalistes ne tuera pas les articles», 60 journalistes, notamment du Monde, et issus de 25 pays, se sont associés pour continuer ces enquêtes, qui portent à la fois sur les cartels et leurs complices, qu’il s’agisse du trafic international, des armes, du blanchiment d’argent ou de la corruption. Des enquêtes qui ont provoqué la mort de 119 journalistes en 20 ans au Mexique, où l’assassinat de Regina Martinez, en 2012, semble avoir été le «prélude» à une «explosion» de cette violence. Regina Martinez, dont les vrais commanditaires de son assassinat n’ont jamais été identifiés, avait notamment accusé, dans ses enquêtes, deux gouverneurs d’avoir permis aux cartels de s’enraciner dans l’État du Veracruz et dénoncé leur pillage des caisses publiques.

On ne se quitte pas là-dessus. Avant de vous dire à demain, je vous propose de jeter un cil au Guardian, qui rapporte qu’un candidat aux élections locales de l’année prochaine dans l’État de Goa, au sud-ouest de l’Inde, a fait une promesse électorale assez inhabituelle : il s’est engagé, s’il est élu, à rendre la sieste obligatoire entre une heure et quatre heures de l’après-midi. Trois heures de sieste, ça fait peut-être un peu beaucoup. D’autant que selon The Guardian, toujours, une petite sieste express, y compris au bureau, peut suffire à remettre d’aplomb. Une étude a même prouvé que «les gens retrouvent les mêmes capacités d'«apprentissage» après une sieste qu’après une bonne grosse nuit de sommeil».

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