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Katarina Barley : "On n'a plus le temps d'obtenir un bon accord sur le Brexit"

Dans une Union européenne particulièrement perturbée par les négociations sur le Brexit et la seconde vague de Covid-19, la présidence tournante de l'UE échoit à l’Allemagne. Pour parler de ces multiples défis à relever et faire le bilan de cette année, nous recevons Katarina Barley, vice-présidente du Parlement européen, membre du parti social-démocrate allemand (SPD) et ancienne ministre de la Justice.

Katarina Barley revient tout d'abord sur la mort de l'ancien président français Valéry Giscard d'Estaing : "Avec Helmut Schmidt, ils étaient pourtant très différents, mais c'était des amis, de vrais amis. Cette confiance a facilité beaucoup de choses pour l'amitié franco-allemande et pour l'Europe."

La députée évoque également le scandale qui a obligé l'eurodéputé hongrois Jozsef Sjazer a démissionner après une soirée gay en plein confinement. Elle souligne l'hypocrisie du parti politique de Sjazer, le Fidesz hongrois de Victor Orban, "qui mène une politique discriminatoire très agressive, à l'égard de la communauté LGBT".

Selon elle, le veto de la Pologne et de la Hongrie sur le budget de l'Union européenne s'explique par le fait que ces deux pays savent qu'ils ne sont pas en conformité avec l'État de droit. "Ils redessinent leurs pays comme démocraties 'illibérales' et ils veulent aussi redéfinir les valeurs européennes. C'est vraiment dangereux, car si on ne reste pas ferme, on va changer l'Union européenne."

Sur le Brexit, l'eurodéputée qui a la double nationalité allemande et britannique estime que "pendant des années, il n'y a pas eu de négociations sérieuses... et maintenant, on n'a plus assez de temps pour obtenir un bon accord". "S'il y a un accord, il ne prendra pas en compte tous les sujets", déplore-t-elle.

Une émission préparée par Perrine Desplats, Mathilde Bénézet et Isabelle Romero.