
Le renvoi devant la cour d'assises de cinq jeunes de Villiers-le-Bel (Val-d'Oise) a été confirmé. Quatre d'entre eux sont accusés de tentative d'homicide volontaire sur policiers lors des violences qui ont secoué cette ville de la banlieue parisienne
La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Versailles a confirmé mardi le renvoi devant la cour d'assises de cinq jeunes dans l'affaire des tirs sur des policiers durant les violences en novembre 2007 à Villiers-le-Bel, a-t-on appris de source judiciaire.
Quatre d'entre eux sont renvoyés pour tentative d'homicide volontaire sur des policiers dans les nuits des 25 et 26 novembre 2007 à Villiers-le-Bel (Val-d'Oise), ainsi que pour détention et port d'arme prohibés. Le cinquième, soupçonné d'avoir fourni le fusil à pompe, est renvoyé pour complicité.
Le parquet de Pontoise avait requis le renvoi devant la cour d'assises des cinq personnes mises en examen au cours de l'instruction et les accusés avaient fait appel de l'ordonnance de mise en accusation.
Selon Me Sylvie Noachovitch, avocate d'un des accusés, il n'y a "aucun élément matériel" contre son client, qui a "toujours nié les faits". "Il était sur les lieux mais pour calmer les jeunes et des témoins sont là pour l'attester", a-t-elle affirmé à l'AFP, en ajoutant qu'elle plaiderait l'acquittement devant la cour d'assises.
Après la collision entre une moto et une patrouille de police, qui a coûté la vie à deux adolescents, une centaine de policiers avaient été blessés par des tirs d'armes à feu, un commissaire roué de coups, des bâtiments publics et des commerces détruits.
Un non-lieu requis pour les policiers dans l’affaire de la collision mortelle
Dans l’affaire de la collision entre la moto et le véhicule de police qui a provoqué la mort des deux adolescents, Mushin et Lakamy, le 25 novembre 2007, un non-lieu a été requis lundi par la procureure de la République de Pontoise, Marie-Thérèse de Givry.
"Les jeunes circulaient sur une moto qui n'était pas destinée à la route, dépourvue de freins et d'éclairage, sans casques et ils étaient tributaires de la priorité", a déclaré à l'AFP la procureure.
Cette "accumulation d'éléments juridiques" a motivé la prise de position de la procureure. C'est maintenant au juge d'instruction de décider, en rendant ou non une ordonnance de non lieu.
"Je conteste le raisonnement factuel et juridique du réquisitoire. Il est inéquitable de faire porter le fardeau de l'accident sur les seuls adolescents", a déclaré à l'AFP Me Jean-Pierre Mignard avocat des familles des adolescents.
"Si en effet des éléments de responsabilité peuvent être retenus contre eux, il est parfaitement injuste d'oublier que le véhicule circulait à 64 km/h dans une intersection, qu'il était en phase d'accélération, qu'il n'avait pas de gyrophare, pas d'avertisseurs", a-t-il ajouté.
" Il est essentiel de connaître la vérité"
Dans ce dossier, le procès en appel pour jets de pierre contre les forces de l'ordre en réunion avec guet-apens doit quant à lui se dérouler à la fin du mois à Versailles.
S'agissant des informations judiciaires ouvertes pour le tabassage du commissaire Jean-François Illy, "l'instruction est toujours en cours", d'après Mme de Givry.
"Aujourd’hui Villiers-le-Bel a pansé ses plaies, mais personne n’a oublié ces terribles journées de fin novembre 2007. Il est essentiel pour notre ville et pour ses habitants de connaître la vérité, de connaître les circonstances qui ont conduit à ces évènements", a déclaré lundi dans un communiqué Didier Vaillant, maire de Villiers-le-Bel.