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Mitterrand témoin de moralité dans un procès pour viol

Peu après la polémique née de son livre "la Mauvaise vie", Frédéric Mitterrand est cité en tant que témoin de moralité dans un procès portant sur le viol collectif d'une fille de 16 ans. Le ministre de la Culture s'indigne de ces attaques.

AFP - Après la polémique sur son ouvrage "La mauvaise Vie", Frédéric Mitterrand était aux prises vendredi avec un témoignage de moralité qu'il a apporté à deux hommes accusés de viol, suscitant de sa part une réaction d'"indignation" face aux attaques dont il est l'objet.

Vendredi, le Quotidien de la Réunion a révélé que le ministre de la Culture était cité en tant que témoin de moralité dans un procès d'assises en appel qui se déroulera fin octobre à la Réunion où doivent comparaître trois hommes poursuivis pour le viol collectif d'une jeune fille de 16 ans.

M. Mitterrand avait apporté son témoignage à deux des accusés, dont l'un est son filleul, lors du premier procès devant la cour d'assises des mineurs de Saint-Denis-de-La-Réunion en mars dernier. les trois hommes avaient été condamnés à des peines allant de 8 ans de prison à 15 ans de réclusion.

Dans une interview au Journal du Dimanche daté de samedi, le ministre a dit "ne plus supporter ces attaques". "C'est immonde ! (...) J'ai apporté mon témoignage sur la moralité d'une famille, celle de mon ancienne maquilleuse sur France 2.".

"Je suis indigné qu'on vienne me chercher sur cette affaire. Je le répète : c'est dégueulasse !", a-t-il ajouté, jugeant que "ce qu'on (lui) fai(sait) était honteux". "Je ne suis pas parano. Il ne s'agit pas de complot mais si je m'appelais Tartempion, je ne subirais pas les mêmes indignités".

La révélation de ce témoignage intervient alors que le ministre, face à l'ampleur de la polémique sur son livre "La mauvaise vie" publié en 2005 déclenchée par le Front national, est venu s'expliquer jeudi dans le journal de 20H00 sur TF1. Pour dire qu'il condamnait le "tourisme sexuel" et qu'il n'était pas un pédophile.

"Depuis que je suis arrivé au Ministère de la Culture, j'agis. Il y a eu notamment la loi Hadopi. On veut sans doute me le faire payer", a estimé auprès du JDD M. Mitterrand, en affirmant aborder toutefois la semaine à venir "avec sérénité".

"La politique est un univers que l'on connaît bien. Quand on s'appelle Mitterrand, on n'a pas de surprise", a observé le ministre de la Culture.

Auparavant, son cabinet avait assuré à l'AFP à propos de son témoignage de moralité que "le ministre n'a(vait) rien à se reprocher". "Il s'est engagé simplement personnellement à faciliter toute mesure de réinsertion de ces jeunes après leur condamnation", a-t-on expliqué.

"M. Mitterrand réprouve les faits qui sont d'une extrême gravité. Il s'est porté témoin de moralité pour les parents qu'il connaît de longue date et non pour leurs enfants", a-t-on ajouté.

Dans sa lettre à en-tête de la Villa Médicis, M. Mitterrand précisait qu'"en tant que directeur de l'Académie de France à Rome", il "s'engageait personnellement à faciliter toute mesure de réinsertion". Il évoquait la possibilité de stages de formation à la Villa Médicis. Ces stages de formation sont non rémunérés, a souligné son cabinet.

Interrogé sur le fait que cette lettre était à en-tête de la Villa Médicis, le cabinet du ministre a répondu qu'il s'agissait "de montrer qui vous êtes quand vous écrivez à un juge, sans plus". "La seule chose qu'on pourrait lui reprocher c'est quasiment un délit d'humanité", a-t-on ajouté.

Dans cette lettre, M. Mitterrand écrivait en outre à propos des deux accusés: "Il sont assurément conscients de la gravité des faits qui leur sont reprochés".

Contacté par l'AFP, l'Elysée n'a pas souhaité faire de commentaire.