A la Une de la presse, ce jeudi 10 septembre, le gigantesque incendie qui a ravagé, dans la nuit de mardi à mercredi, le camp pour réfugiés de Moria, sur l’île grecque de Lesbos. Le sommet Med7 aujourd’hui en Corse. Un entretien avec Nafissatou Diallo. Et le débat sur l’entrée de Rimbaud et Verlaine au Panthéon.
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A la Une de la presse européenne, le gigantesque incendie qui a ravagé, dans la nuit de mardi à mercredi, le camp pour réfugiés de Moria, sur l’île grecque de Lesbos.
Des milliers d'hommes, de femmes et d’enfants quittant en pleine nuit les tentes et les conteneurs qui leur servaient d’abri : à la Une du journal grec Kathimerini, la panique des quelque 12 000 demandeurs d’asile, dont 4000 enfants, du plus grand camp pour réfugiés d’Europe. Un lieu régulièrement décrié pour son manque d'hygiène et son surpeuplement par les ONG, mais où des milliers de demandeurs d’asile, espéraient prendre un nouveau départ, commencer une nouvelle vie. «On commençait à avoir de l’espoir. Maintenant, c’est terminé», témoigne ce matin l’un d’eux, dans The Guardian. Selon le ministre grec des Migrations, cité par le quotidien italien Il Manifesto, des demandeurs d'asile opposés à la quarantaine imposée après la détection de cas de Covid-19, seraient à l'origine des incendies de mercredi soir. «L’enfer de Moria», à la Une, également, du Rheinische Post. D’après le quotidien allemand, ce nouveau drame «relance le débat sur l’accueil des réfugiés en Europe». Hier, le ministre allemand des Affaires étrangères, a demandé aux pays de l’UE de prendre en charge les migrants de Moria, désormais privés de tout.
La question des réfugiés sera au menu du sommet des pays du sud de l’Union européenne, le Med7, organisé aujourd’hui, en Corse, à l’invitation d’Emmanuel Macron. Le rendez-vous a aussi pour but de mettre au point la riposte européenne face aux tensions avec la Turquie, autour des gisements gaziers de Méditerranée orientale. Des tensions qui ont peu à peu tourné à l’affrontement entre Recep Tayyip Erdogan et Emmanuel Macron : Libération évoque une crise «déclenchée par le président turc», dont la «complexité» tient «au nombre incroyable d’enjeux qu’elle nourrit». Les gisements d’hydrocarbures convoités par la Turquie, «dans une zone maritime qu’Athènes estime relever de sa souveraineté, (n’étant), en réalité, que le déclencheur d’une crise bien plus vaste, dont Erdogan (serait) l’épicentre». Libé, qui relève que le président turc «dispose d’un vrai moyen de chantage» face aux Européens : l’accord qu’il a conclu avec eux en 2016, qui lui a permis d’empocher 6 milliards d’euros d’aide, pour bloquer les migrants sur son sol.
A la Une également, l’entretien accordé par Nafissatou Diallo à Paris Match, pour la première fois depuis l’affaire du Sofitel de New York, l’ancienne femme de chambre sort du silence. Disparue des radars depuis 2012, date à laquelle la justice civile américaine a entériné l’accord conclu avec Dominique Strauss-Kahn, l’ancienne femme de ménage déclare avoir été «piégée et trahie» par les procureurs de New York. «À cause de ce qu’ils m’ont fait subir, j’ai eu envie de me suicider. J’ai été traitée de prostituée!», s’indigne-t-elle. Interrogée sur DSK, Nafissatou Diallo dit qu’elle n’a «rien» à dire à l’ex-futur candidat à la présidentielle de 2012, ni «envie de savoir ce qui lui arrive». L’ex-femme de chambre dit vouloir «créer une fondation pour aider les femmes qui, comme (elle), sont arrivées en Amérique sans éducation, sans même parler la langue, et qui ont vécu des situations horribles». «Je ne m’étais jamais considérée comme une militante féministe, mais je veux que ce qui m’est arrivé serve aux autres».
Aux grands poètes, la patrie reconnaissante? En France, une pétition, soutenue par la ministre de la Culture Roselyne Bachelot, demande que les poètes Arthur Rimbaud et Paul Verlaine, fassent leur entrée au Panthéon. «Charleville-Mézières va-t-elle être dépossédée de la dépouille mortelle de son enfant terrible?» : L’Ardennais s’inquiète de voir partir à jamais Arthur Rimbaud, l’enfant du pays - qui détestait, d’ailleurs, sa ville d’origine. Les signataires de la pétition, estiment, eux, que Rimbaud et son amant Paul Verlaine, «sont deux poètes majeurs de notre langue, deux symboles de la diversité, qui durent endurer "l’homophobie" implacable de leur époque», et qu’il ne serait que «justice» de célébrer aujourd'hui leur mémoire en les faisant entrer au Panthéon, aux côtés d'autres grandes figures littéraires : Voltaire, Rousseau, Dumas, Hugo, et Malraux». Rimbaud et Verlaine au Panthéon?
Pour Le Figaro, la messe est dite : «Le Panthéon? Et Pourquoi pas un appartement de la Ville de Paris? Le statut d’intermittent du spectacle?» : le journal, qui rappelle que Rimbaud et Verlaine furent «épris de liberté jusqu’à faire de la transgression un art de vivre», que «leurs territoires n’étaient pas les palais ni les temples de la République, (mais) des tavernes enfumées, à s’intoxiquer de tabac et d’absinthe», invite chacun à apprendre, à déclamer leurs vers «sur les scènes de théâtre et dans les salles de classe», plutôt qu’à leur infliger «un camouflet posthume». «N’insultons pas leur désir éperdu d’indépendance. Plutôt que de les enfermer au musée des grands hommes, laissons-les libres de chausser leurs semelles de vent, pour l’éternité».
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