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Le Bangladesh rétablira "bientôt" l'accès internet aux réfugiés rohingya

Les autorités bangladaises ont annoncé, lundi, qu'elles restaureraient "très bientôt" l'accès mobile à Internet dans les camps de réfugiés rohingya. Des restrictions sur les réseaux 3G et 4G avaient été mises en place il y a un an, suscitant un tollé international.

Près d'un million de réfugiés rohingya vont pouvoir de nouveau se connecter à Internet, a annoncé lundi 24 août le gouvernement bangladais. Les autorités affirment qu'elles lèveront "très bientôt" les restrictions sur les réseaux 3G et 4G bloquant l'accès mobile à Internet dans ces immenses camps de réfugiés.

Le ministre des Affaires étrangères Masud bin Momen a soutenu lundi que la diffusion de "rumeurs sans fondement et de désinformation" pourrait créer la panique et déstabiliser les camps où plusieurs Rohingya ont été tués dans des affrontements internes ces dernières années.

"Cependant, répondant aux requêtes de nos amis et aussi au besoin d'éduquer et de dispenser la réponse au Covid-19, pour une plus grande connectivité à Internet, nous avons pris la décision de lever les restrictions sur les réseaux mobiles 3G et 4G" a déclaré le ministre, indiquant que la décision serait "mise en œuvre très bientôt".

L'obstruction d'internet avait perturbé la communication entre les différents camps ainsi qu'avec les Rohingya toujours en Birmanie et ailleurs. Les virements d'argent provenant de la diaspora rohingya étaient également plus compliqués.

Risque de propagation des fake news

Selon des organisations de défense des droits de l'Homme, l'absence d'accès à Internet signifiait une propagation sans obstacle de la désinformation et des rumeurs, en particulier à propos du coronavirus.

La première contamination dans les camps a été détectée en mai, mais la crainte que le virus se répandrait rapidement ne s'est pas concrétisée pour le moment.

Pour Khin Maung, directeur de l'Association de la jeunesse rohingya, la restauration de l'accès à Internet constitue "une très bonne nouvelle".

"Nous pouvons maintenant obtenir des informations à jour sur le Covid-19. Et nous pouvons mobiliser les gens contre les activités des trafiquants d'êtres humains", a-t-il déclaré.

Près de 750 000 Rohingya ont traversé en août 2017 la frontière entre la Birmanie et le Bangladesh, et ont rejoint 200 000 autres Rohingya du pays. Ils ont fui une répression militaire dans l'État birman d'Arakan, assimilée par l'ONU à un nettoyage ethnique.

La date du 25 août 2017 est commémorée par les Rohingya comme le "Jour de souvenir du génocide".

Et malgré l'interdiction par le Bangladesh de manifester en raison des restrictions liées à la crise du Covid-19, les réfugiés devraient marquer la date par une "manifestation silencieuse" qui transformera les camps en villes fantômes, selon les organisateurs.

Avec AFP