
Depuis mi-mars et le début du confinement lié à l’épidémie de Covid-19, la Tunisie tourne au ralenti. Malgré quelques allègements de restrictions annoncés par le gouvernement début mai, les hôtels et restaurants ne peuvent pas encore rouvrir et l’espace aérien tunisien reste fermé. Le secteur touristique est totalement à l’arrêt. Un nouveau coup dur pour les professionnels du tourisme qui s’étaient à peine remis des attentats de 2015.
Pour les professionnels tunisiens du tourisme, la crise du Covid-19 est un nouveau coup dur, alors que le secteur se remettait à peine des attentats meurtriers de Tunis et de Sousse en 2015. "On est passés par d’autres crises avant. Il y a eu la guerre du Golfe, les attentats terroristes, mais ce n’était pas un arrêt total et brutal de l’activité, explique Houssem Ben Azouz, président de la Fédération interprofessionnelle du tourisme tunisien. On avait un peu de visibilité et de possibilité de reprise. Alors que là, on n’a pas de visibilité du tout, on ne sait pas combien de temps ça va durer. Cela va dépendre de quand les vols vont reprendre. Parfois, on parle de juillet, août, septembre, on ne sait pas. Pour être réaliste, 2020 c’est perdu, on pense beaucoup plus à 2021."
"On aurait aimé un report des échéances fiscales, sociales"
En Tunisie, le secteur touristique représente environ 10 % du produit intérieur brut. La majorité des touristes viennent du Maghreb et d’Europe (France, Allemagne, Italie). À cause de la crise sanitaire, les autorités tunisiennes évaluent à 1,3 milliard d’euros les pertes du secteur. 400 000 emplois directs et indirects seraient menacés.
De nombreuses entreprises manquent de trésorerie et pourraient mettre la clé sous la porte. Face à cette situation exceptionnelle, les professionnels du tourisme demandent à l’État une aide financière. "On aurait aimé un report des échéances fiscales, sociales, etc., explique Houssem Ben Azouz. Ça n’a pas été accordé. L’idée qui est quand même en train d’avancer et pour laquelle on est plutôt optimistes, c’est que l’État mette sur pied une ligne de crédit, spécifique au secteur touristique, hôtels et restaurants."
Les restaurant et hôtels devraient rouvrir à la fin du mois de mai avec des procédures sanitaires strictes. La clientèle locale devrait faire son retour. Mais tant que les vols vers la Tunisie seront au point mort, l’avenir reste très incertain.