Au Moyen-Orient, certaines régions enclavées sont davantage à la merci de la pandémie de Covid-19. Dans cette émission spéciale d'"Express Orient" présentée depuis Jérusalem, nous vous emmenons dans les Territoires palestiniens, en Iran et en Syrie : des zones isolées, que ce soit par un blocus, par un mur, par des sanctions économiques ou encore par la guerre.
Au Proche-Orient, Jérusalem-Est, peuplée principalement de Palestiniens, est pour l’instant épargnée par la pandémie de coronavirus. Aucun cas n’a été signalé dans les six hôpitaux de cette partie de la ville sainte, qui se dit délaissée par les autorités israéliennes. Mais ces établissements se préparent activement. L’hôpital Augusta Victoria, qui survit en bonne partie grâce aux aides internationales, met sur pied une unité spéciale coronavirus. Notre correspondante, Cécile Galluccio, a rencontré son directeur, le Dr Walid Nammour, qui redoute le pire si le virus venait à se propager. Il dénonce par ailleurs l’arrêt des subventions américaines - qui représentent 25 millions de dollars annuels - depuis l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche.
Des habitants de la Bande de Gaza nous ont, eux aussi, fait part de leur quotidien difficile et de leurs angoisses. Le territoire, dont le système de santé est déjà fortement impacté par le blocus israélo-égyptien, réunit toutes les conditions pour une catastrophe sanitaire en devenir. Sanam Shantyaei a recueilli les témoignages de Gazaouis, qui redoutent "un désastre" dans leur territoire.
Autre endroit enclavé, la province d’Idleb en Syrie. Cette région, coincée entre l’armée régulière syrienne, d’un côté, et une frontière turque fermée à double tour, de l’autre, est pour l’instant épargnée par l’épidémie. Qassim Mohammad travaille pour l’ONG médicale UOSSM dans le camp de Deir Hassan. Dans cette émission, il nous explique que l'ensemble de la province d'Idleb ne dispose que d'un seul appareil permettant de détecter le coronavirus. Bien loin du minimum requis.
L’Iran, enfin, est l’un des pays les plus durement touchés par la pandémie de Covid-19, avec plus de 3872 décès officiellement enregistrés à ce jour. De plus en plus de voix s’élèvent pour demander aux États-Unis de lever leurs sanctions économiques infligées à Téhéran, tandis que les représentants du gouvernement iranien dénoncent un "terrorisme économique". Certains pays, comme la Russie, poussent Washington à suspendre ces mesures, qui étouffent l’économie locale, le temps de laisser le pays gérer la crise sanitaire. Face à l’inflexibilité de l’administration Trump, ce sont désormais les artistes iraniens qui font entendre leur voix. Reportage de notre correspondant à Téhéran, Reza Sayah, avec Florence Thomazeau.