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Les Mexicaines en grève générale pour dénoncer les féminicides

Au lendemain de la plus grande manifestation contre les violences de genre qu’ait jamais connue le Mexique, une grève générale est prévue, lundi, dans le pays. Une "journée sans femmes", inédite, qui touchera aussi bien le secteur privé que public.

Lundi 9 mars, les Mexicaines n'iront pas travailler. Répondant à l’appel du collectif féministe Brujas del Mar, originaire de l'État de Veracruz, dans l’est du pays, elles organisent une "journée sans nous" pour protester contre la recrudescence des violences faites aux femmes.

La grève nationale des femmes fait suite aux manifestations de dimanche, où des centaines de milliers ont protesté dans tout le pays contre les féminicides lors de la Journée internationale des droits des femmes.

Le mouvement #UnJourSansNous prévoit un absentéisme généralisé des femmes dans les secteurs publics et privés, pour montrer l’ampleur de leur contribution et exiger une meilleure rétribution.

De nombreux secteurs de l’économie, ainsi que les institutions religieuses, ont manifesté leur soutien au mouvement. Plusieurs banques ont annoncé qu’elles assureront un service réduit.

Este 9 de marzo en BBVA nos sumamos en apoyo a la lucha contra la violencia de género. #UnDíaSinNosotras pic.twitter.com/4BM29j2Liw

— BBVA México (@BBVA_Mex) February 26, 2020

Plus de 1,5 million de dollars de pertes

Selon des études menées par le secteur bancaire, cette journée pourrait représenter une perte moyenne de près de  35 millions de pesos, soit 1,6 million de dollars, pour l’économie mexicaine.

"Que les femmes manifestent, elles ont toutes ce droit, elles sont libres. Notre gouvernement garantit le droit d'être en désaccord", avait commenté, fin février, le président Andres Manuel Lopez Obrador, assurant que les femmes choisissant de faire grève ne subiront "pas de représailles".

En 2019 seulement, le pays a enregistré 1 006 meurtres de femmes. Les féminicides ont augmenté de 136 % entre 2015 et 2019 au Mexique, et les meurtres récents et particulièrement odieux d'une femme et d'une fillette de sept ans, ont profondément choqué l'opinion publique.