En application d'une décision remontant à octobre 2017, les États-Unis ont informé Khartoum de la levée de sanctions frappant 157 entreprises soudanaises. La levée de ces sanctions, prises après que Washington eut inscrit le Soudan sur la liste noire américaine des "tats soutenant le terrorisme" en 1993, signifie que les entreprises concernées peuvent désormais avoir des relations normales à l'international.
La Banque centrale du Soudan a annoncé, mercredi 5 mars, que l’administration américaine avaient informé Khartoum de la levée de sanctions frappant 157 entreprises soudanaises, en application d'une décision remontant à octobre 2017.
Le gouverneur de la Banque centrale, Badreddine Abdelrahim, a indiqué dans un communiqué que "seules quelques personnes et entités soudanaises restent sous sanctions américaines pour leur lien avec le conflit du Darfour" (ouest).
Le président déchu Omar el-Béchir est accusé de crimes de guerre dans cette région de l'ouest du Soudan où son armée a écrasé une rébellion qui a éclaté au prix de 300 000 morts et 2,5 millions de déplacés depuis 2003, selon l'ONU.
D'après Badreddine Abdelrahim, la Banque centrale soudanaise a reçu une notification de la décision américaine via le ministère soudanais des Affaires étrangères.
Washington avait indiqué en 2017 avoir décidé de lever les sanctions afin de récompenser le pouvoir soudanais, alors dirigé par Omar el-Béchir, pour sa politique de retenue qui avait consisté à cesser les attaques contre des mouvements rebelles.
Des sanctions infligées à partir de 1993
La levée de ces sanctions signifie que les entreprises concernées peuvent désormais avoir des relations normales à l'international, a précisé le gouverneur de la Banque centrale. Il s'agit notamment d'établissements bancaires qui ne seraient plus soumis aux restrictions sur les transferts et les opérations avec l'étranger.
Un responsable de la Banque centrale a annoncé récemment que plusieurs banques soudanaises étaient proches d'accords pour commencer à émettre des cartes de crédit américaines.
Les relations entre Washington et Khartoum se sont détériorées peu après l'arrivée au pouvoir d’Omar el-Béchir, lors d'un coup d'État soutenu par les islamistes en 1989.
Les États-Unis ont multiplié depuis 1997 les sanctions économiques contre le Soudan, inscrit sur la liste noire américaine des "États soutenant le terrorisme" depuis 1993. Le fondateur d'Al-Qaïda, Oussama Ben Laden, a notamment vécu à Khartoum entre 1992 et 1996.
Washington a finalement levé ses sanctions en octobre 2017, tout en maintenant le Soudan sur sa liste noire.
Khartoum a annoncé début février que les États-Unis avaient invité le chef du Conseil souverain soudanais, le général Abdel Fattah al-Burhane, à se rendre en visite officielle à Washington.
Le haut gradé soudanais dirige l'instance assurant la transition à la suite de la destitution d’Omar el-Béchir en avril 2019, sous la pression d'un mouvement de contestation populaire.
Avec AFP