Trente et un combattants du régime syrien ont été tués par des bombardements de représailles menés par l'armée turque dans la province d'Idleb, a rapporté vendredi une ONG, après la mort de 33 soldats turcs dans des raids qu'Ankara attribue à l'armée de Damas.
Les présidents russe Vladimir Poutine et turc Recep Tayyip Erdogan se sont entretenus, vendredi 28 février, pour tenter de maîtriser la brusque escalade dans le Nord-Ouest de la Syrie, après la mort de plus de trente soldats turcs dans des frappes du régime de Damas, protégé de Moscou.
Après avoir essuyé ses plus lourdes pertes en une seule attaque depuis le début de son intervention en Syrie en 2016, Ankara a réclamé le soutien de la communauté internationale, brandissant la menace d'un nouvel afflux de migrants vers l'Europe.
Dans une gare routière à Istanbul, des dizaines de personnes, notamment afghanes, s'entassaient dans des bus et taxis à destination de la frontière grecque, où l'on pouvait voir des migrants marcher en file indienne au bord d'une route, selon l'AFP.
Vendredi, le ministère russe de la Défense a affirmé que les soldats turcs tués jeudi avaient été touchés car ils se trouvaient parmi des "unités combattantes de groupes terroristes", une version fermement démentie par Ankara.
Se voulant plus apaisant, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a présenté ses "condoléances" et affirmé que Moscou faisait "tout pour assurer la sécurité des soldats turcs" déployés en Syrie.
Grèce et Bulgarie bouclent leurs frontières
De nouvelles discussions entre responsables turcs et russes sur Idleb se sont tenues à Ankara vendredi. Les membres de l'Otan dont fait partie Ankara, se sont contentés d'exprimer leur solidarité lors d'une réunion d'urgence vendredi. Ankara a réclamé la mise en place une zone d'exclusion aérienne à Idleb pour clouer au sol les avions du régime syrien et de Moscou. La requête a peu de chance d'aboutir.
Dans une apparente tentative de faire pression sur l'Union européenne pour obtenir davantage de soutien, Ankara a annoncé qu'il ne stopperait plus les migrants qui cherchaient à se rendre en Europe depuis la Turquie, réveillant le spectre de la grave crise migratoire de 2015.
Avec AFP