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Recep Tayyip Erdogan est en Algérie pour discuter économie et crise en Libye

Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, est arrivé dimanche en Algérie pour une visite de 48 heures. Au programme de ce déplacement : la coopération économique et la situation en Libye. 

Le président turc Recep Tayyip Erdogan est arrivé dimanche à Alger pour une visite de 48 heures, afin d'évoquer la situation en Libye, où est menacée une fragile trêve, une crise régionale dans laquelle l'Algérie veut jouer un rôle de médiateur. La coopération économique sera également au menu du déplacement de Recep Tayyip Erdogan, qui est accompagné par une importante délégation d'hommes d'affaires. La Turquie est le premier investisseur étranger en Algérie.

Sur le dossier libyen, Recep Tayyip Erdogan a estimé que la crise en Libye ne pouvait être résolue par des "moyens militaires", à l'issue d'un entretien avec son homologue algérien, Abdelmadjid Tebboune.

"Nous sommes en pourparlers intenses avec les pays de la région et avec les acteurs internationaux pour garantir le cessez-le-feu et permettre le retour du dialogue politique en Libye", a ajouté Recep Tayyip Erdogan lors d'une conférence de presse à Alger, première étape d'une tournée africaine.

De son côté, le président algérien a indiqué s'être "totalement mis d'accord" avec Recep Tayyip Erdogan pour "suivre ce qui a décidé à Berlin", où une conférence internationale a eu lieu le 19 janvier.

"Nous oeuvrons ensemble pour la paix par un suivi quotidien et précis de tous les développements sur le terrain", a-t-il dit.

L'Algérie veut être partie prenante de la résolution du conflit libyen

Plongée dans le chaos depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est aujourd'hui déchirée entre le Gouvernement d'union nationale libyen (GNA), reconnu par l'ONU et basé à Tripoli, et un pouvoir incarné par l'homme fort de l'est libyen, le maréchal Khalifa Haftar.

La Turquie soutient ouvertement le GNA de Fayez al-Sarraj, et a récemment autorisé l'envoi de militaires dans le pays, tandis que l'Algérie est soucieuse de rester à "équidistance" des deux belligérants et rejette "toute ingérence étrangère".

L'Algérie, qui partage près de 1 000 kilomètres de frontière avec la Libye, a multiplié ces dernières semaines les consultations pour tenter d'œuvrer au règlement politique d'un conflit qui menace la stabilité régionale. Dans ce cadre, Alger a accueilli jeudi une réunion des pays voisins de la Libye. Selon un communiqué publié à l'issue de la réunion, les participants "ont exhorté les belligérants libyens à s'inscrire dans le processus de dialogue, sous les auspices de l'ONU, avec le concours de l'Union africaine et des pays voisins de la Libye, en vue de parvenir à un règlement global, loin de toute interférence étrangère".

Mais dimanche, la Mission des Nations unies en Libye (Manul) a dénoncé la poursuite des violations de l'embargo sur les armes en Libye, malgré les engagements pris lors de la conférence de Berlin, et a exhorté les deux camps à respecter un cessez-le-feu précaire. Le président turc a récemment mis en garde contre une propagation du "chaos libyen" en Méditerranée si le calme ne s'imposait pas.

Une nouvelle impulsion économique

Sur le plan bilatéral, priorité à l'économie : Recep Tayyip Erdogan présidera dimanche après-midi avec le Premier ministre algérien, Abdelaziz Djerad, un forum d'affaires algéro-turc afin de donner "une nouvelle impulsion" au partenariat économique dans les domaines "de l'industrie, du tourisme, de l'agriculture et des énergies renouvelables".

En 2017, la Turquie a détrôné la France en matière d'investissements étrangers en Algérie.Près de 1 000 entreprises turques sont implantées dans ce pays, selon l'APS. Durant les onze premiers mois de 2019, les échanges commerciaux algéro-turcs ont dépassé les 4 milliards de dollars, faisant de la Turquie le cinquième partenaire commercial de l'Algérie après la Chine, la France, l'Italie et l'Espagne, selon des chiffres officiels algériens. L'objectif est que les échanges commerciaux atteignent, dans les prochaines années, 10 milliards de dollars par an.

Avec AFP