Le 50e Forum économique mondial, qui s'ouvre mardi à Davos, dans les Alpes suisses, sera dominé par le thème de la crise climatique. Donald Trump et Greta Thunberg, aux vues diamétralement opposées sur le sujet, sont attendus.
Le réchauffement climatique domine cette année le 50e Forum économique mondial (WEF), qui s'ouvre mardi 21 janvier à Davos. Le président américain Donald Trump et la militante écologiste Greta Thunberg, aux visions diamétralement opposées sur les défis environnementaux, sont attendus dans la station suisse.
Donald Trump, aux convictions climato-sceptiques, ouvrira le bal, quelques heures avant l'ouverture à Washington de son procès en destitution. Il y a deux ans, il avait été plutôt bien accueilli par les grands patrons rassemblés en Suisse, qui avaient retenu ses largesses fiscales plutôt que ses diatribes contre le libre-échange.
Le milliardaire doit avoir à Davos des entretiens avec la présidente de la Commission européenne, ainsi qu'avec le président irakien, ce peu après l'assassinat en Irak d'un général iranien par les forces américaines.
Public plus réceptif ?
Croisera-t-il aussi Greta Thunberg ? Invitée à Davos pour la deuxième année consécutive, la militante suédoise de 17 ans s'exprimera peu avant le président américain lors d'une table ronde, et ouvrira dans l'après-midi une session au titre sans équivoque : "Comment éviter l'apocalypse climatique".
Cette fois, l'auditoire sera peut-être plus réceptif. Selon une enquête du WEF, quelque 750 responsables politiques et économiques classent les crises environnementales (météo extrême, perte de biodiversité...) en tête des risques mondiaux jugés les plus probables.

Et cette perception commence à avoir des conséquences : le gestionnaire d'actifs BlackRock, monstre financier pilotant 7 000 milliards de dollars, a annoncé la semaine dernière vouloir devenir un leader des investissements durables.
L'annonce pourrait faire des émules, à l'heure où se précise l'évaluation des coûts du changement climatique. Selon un rapport dévoilé lundi par le WEF et le cabinet PwC, plus de la moitié de l'économie mondiale dépend de la nature et des écosystèmes.
Montrer l'exemple
Pour Chris Williamson, économiste de IHS Markit, "il y a clairement un changement d'atmosphère : certains avaient peut-être sous-estimé la rapidité de cette évolution et Davos accélérera peut-être cette pression" sur les milieux d'affaires.
Pour autant, des ONG présentes à Davos se gardent de tout triomphalisme : "Il y a une énorme progression de la prise de croissance au niveau des grands patrons, mais le défi est de la traduire aux échelons inférieurs, au sein de groupes gigantesques" aux chaînes de production complexes, insiste auprès de l'AFP Marco Lambertini, secrétaire général du WWF.
Le Forum de Davos, parfois taxé d'hypocrisie climatique en raison du ballet de jets, hélicoptères et limousines qu'il occasionne chaque année, entend montrer l'exemple en bannissant notamment les ustensiles à usage unique et en montant des buffets sans viande.
Avec AFP