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Liban : "Face au pouvoir sourd et aveugle, la violence prend le dessus"

Dans la presse, ce lundi 16 janvier : les révélations sur la fortune d’Isabel dos Santos, la fille de l’ancien président angolais José Eduardo dos Santos. Le choix du New York Times pour la présidentielle de 2020 aux États-Unis. Les affrontements au Liban, la conférence de Berlin sur la Libye. Et le Megxit-Harryxit au Royaume-Uni.

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À la Une de la presse, ce matin, les révélations du Consortium International des journalistes d’investigation sur la fortune d’Isabel dos Santos, la fille de l’ancien président angolais José Eduardo dos Santos.

Si l’immense richesse de celle qui fut présentée un temps comme «la femme la plus riche d’Afrique», à la tête d’une fortune de près de 2 milliards d’euros, était de notoriété publique, c’est aujourd’hui l’origine de cette fortune et les montages financiers ayant permis de la dissimuler qui sont exposés. Le quotidien britannique The Guardian affirme que l’enrichissement d’Isabel dos Santos, déjà sous le coup d’une enquête judiciaire dans son pays pour «détournement de fonds publics», s’est fait «au détriment» de l’Angola, dont les caisses des entreprises publiques, à commencer par la Sonangol, le géant pétrolier angolais, auraient été littéralement siphonnées via des montages financiers opaques. Alors que près de la moitié des Angolais vivent avec moins d’un euro par jour, la «princesse de Luanda», comme ses compatriotes la surnomment, cultivait une image moderne et glamour, notamment lors de fêtes somptueuses organisées par son mari, propriétaire de la marque de joaillerie De Grisogno. Une photo de 2018, publiée par The New York Times, montre Isabel dos Santos en compagnie de célébrités américaines, Chris Tucker, Nicole Scherzinger ou encore Paris Hilton. Le quotidien français Le Monde, qui a aussi participé à cette enquête, rappelle le contexte dans lequel interviennent ces révélations : celui de la «spectaculaire lutte anticorruption» lancée par le nouveau président angolais, Joao Lourenço, depuis son arrivée au pouvoir en 2017. Une campagne qu’Isabel dos Santos, présente, elle, comme une «chasse aux sorcières politisée».

Dans la presse également, la décision du New York Times de soutenir non pas une, mais deux candidates démocrates pour la présidentielle de novembre prochain aux États-Unis. À deux semaines du début des primaires démocrates, et comme le veut la tradition, les quotidiens américains commencent à dévoiler qui ils soutiendront. The New York Times ouvre le bal en annonçant soutenir deux sénatrices démocrates, Elizabeth Warren et Amy Klobuchar. Le quotidien dit n’avoir pas pu les départager en raison de leurs programmes respectifs, présentés comme étant très différents, avec une option «progressiste», présentée par Elizabeth Warren et une option «modérée», avec Amy Klobuchar. «Le modèle radical comme le modèle réaliste méritent un examen sérieux. C’est pourquoi nous soutenons les candidates les plus efficaces pour chacune de ses approches», explique The NYT.

Au Liban, de violents affrontements ont opposé les manifestants et forces de l’ordre, ce week-end, après plus de trois mois de contestation. «Face au pouvoir sourd et aveugle, la violence prend le dessus», accuse L’Orient Le Jour, qui évoque les « craintes » suscitées par la «radicalisation» du mouvement. Une «violence» qui serait «le reflet d’une violence bien plus large subie par les Libanais», d’après le journal. L’incapacité de la classe politique à former un gouvernement ulcère chaque jour un peu plus les Libanais et alimentent la peur du « chaos», selon The Daily Star Lebanon. Une peur illustrée dans un dessin publié par le quotidien libanais Al Joumhouria. On y voit un manifestant se battre avec un représentant du pouvoir, au risque de faire chuter leur pays dans le précipice.

La presse arabe revient largement aussi sur la conférence de Berlin sur la Libye, qui se déroulait hier en présence des dirigeants des pays concernés par le conflit, sous l’égide de l’ONU. D’après le quotidien panarabe de Londres Asharq Al Awsat, les onze pays participant à cette conférence, dont la Russie et la Turquie, disent souhaiter des engagements «contraignants» pour mettre un terme au conflit libyen. Respect de l'embargo sur les armes, renoncement à toute interférence dans le pays : au Royaume-Uni, The Financial Times prend note de ces engagements, mais relève que sur le terrain, les forces du Khalifa Haftar, l’homme fort de l’est de la Libye, ont plutôt offert des signes d’«escalade militaire» en annonçant la fermeture d’un pipeline et l’interruption des exportations de brut à partir des ports actuellement sous leur contrôle. Cette situation nourrit le pessimisme d’Asharq Al Awsat, qui montre la communauté internationale colmatant difficilement les fuites qui font couler le bateau libyen. Pessimisme, aussi, d’Araby al Jadeed, un autre quotidien panarabe de Londres, dont le dessin représente la Libye en baril de pétrole, partagé comme un gâteau par les pays étranger, dont l’interférence et l’avidité tuent le peuple libyen.

On ne se quitte pas là-dessus. Le Brexit est prévu dans 11 jours, mais ce qui passionne les Britanniques, c’est le Megxit-Harryxit. Hier, Harry Mountbatten-Windsor, comme il faut désormais l’appeler, a confirmé son souhait de se libérer de ses obligations royales, et annoncé que lui et sa femme renonçaient à leurs titres. Sortez les mouchoirs : «Harry, dévasté, révèle pourquoi il décide de partir», titre The Daily Express. Plus pragmatique, The Daily Mirror revient sur les questions financières liées au changement de statut du couple, qui pourrait se voir priver du droit d’exploiter la marque Sussex pour mettre un peu de beurre dans les épinards, et va se retrouver confronté au coût de sa propre sécurité, évalué à 3 millions de livres par an. Mais rassurez-vous. D’après The Daily Mail, les tourtereaux ont pensé à leur avenir. Harry et Meghan s’apprêteraient à créer leur propre société de production. Pourquoi pas prochainement un feuilleton sur Netflix ?

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