A la Une de la presse ce mercredi, les premières réactions aux frappes de représailles iraniennes qui ont visé deux bases américaines en Irak. Alors que l’Iran se félicite d’avoir atteint la base stratégique d’Aïn al-Assad "capitale américaine en Irak", la presse américaine s’interroge sur le leadership de Donald Trump en tant que "commandant en chef" ...
"L’Iran commence une vengeance sévère", l’Agence Fars New, proche de Téhéran, justifie les représailles de Téhéran à l’assassinat ciblé, sur ordre de Donald Trump, du général Qassem Souleimani. La base aérienne américaine d’Ain al-Assad n’a pas été choisie au hasard. Avec une piste de qiatre kilomètres, située à 188 mètres au-dessus niveau de la mer, c’est la principale base aérienne américaine en Irak, la "capitale américaine" dans le pays titre le journal iranien Hamshahri. Avec ses deux kilomètres carrés de terrain, sa zone résidentielle, sa mosquée, son école primaire et secondaire, son cinéma, il aura fallu cinq ans pour la construire. Cette base est devenu une ville, nous dit ce journal, voire même les une "banlieue américaine" …
Avec ces représailles iraniennes, "la grande bataille de libération commence", titre le quotidien libanais Al-Akhbar, proche du Hezbollah. La région du Moyen-Orient entre dans une nouvelle phase et devient le théâtre d’une guerre directe ouverte entre Américains et Iraniens. Pour le Jerusalem Post, la stratégie de l’Iran est comparable à un jeu de poker. L’Iran a pris de gros risques car le pays n’est pas sécurisé et pourrait être ciblé, il fait le pari que les Américains ne veulent pas la guerre …
Aux Etats-Unis, on retient son souffle et de nombreuses voix s’élèvent pour questionner le leadership de Donald Trump en tant que commandant en chef. Dans le Washington Post, l’ancien patron de la CIA, Leon Panetta, estime que Donald Trump est confronté au plus "grand test de sa présidence". "Au cours des trois dernières années, il a remis en question le rôle des dirigeants mondiaux, critiqué les alliances et ignoré ses conseillers militaires et diplomatiques les plus expérimentés. La réalité d'une guerre potentielle a rattrapé ses tweets".
"Chef de guerre inexpérimenté", "impulsif", le New York Times s’insurge également "Nous ne pouvons pas nous permettre que Trump soit notre Commandant en chef". Le quotidien pointe aussi l’homme de l’ombre, Mike Pompeo : c’est lui qui a chamboulé le Moyen-Orient en poussant Donald Trump "à tuer le général iranien" et à se retirer de l’accord sur le nucléaire iranien en 2018. Une situation qui vient de franchir un nouveau seuil critique illustrée dans El Watan par un bras de fer ou une bombe prête à exploser dans le journal saoudien Asharq Al Awsat.