
Jean-François Cirelli, ancien dirigeant de GDF-Suez, puis d'Engie, et actuel président de la branche française de la société américaine de gestion d'actifs BlackRock, a été élevé au grade d'officier de la Légion d'honneur sur le contingent du Premier ministre. Une distinction qui dérange, notamment au sein des opposants à la réforme des retraites.
La nomination du patron de la branche française du puissant gestionnaire d'actifs américain BlackRock au rang d'officier de la Légion d'honneur n’est pas du goût de tous. Et surtout pas de celui des opposants à la réforme des retraites, qui accusent cette société américaine de vouloir influencer le pouvoir en faveur d’un système par capitalisation et non par répartition.
Olivier Faure, premier secrétaire du PS, a pour sa part estimé, jeudi 2 janvier, que la Légion d'honneur de Jean-François Cirelli révélait le "côté obscur de la réforme des retraites" et le choix du "camp des fonds de capitalisation".
"C'est tout sauf anecdotique, BlackRock, c'est tout simplement le côté obscur de la réforme des retraites", a dénoncé Olivier Faure sur France 2, à propos de cette promotion survenue en pleine crise sociale de la réforme des retraites.
"Un nouveau coup de poignard dans le dos des Français"
Jean-François Cirelli, ancien dirigeant de GDF-Suez, puis d'Engie, et actuel président de la branche française du plus important gestionnaire d'actifs du monde, BlackRock, a été nommé officier de la Légion d'honneur par le Premier ministre dans la promotion du Nouvel An, une nouvelle abondamment commentée sur les réseaux sociaux.
"Que feront les 300 000 Français qui gagnent plus de 10 000 euros par mois et qui cotisent aujourd'hui pour 3 milliards d'euros dans le système solidaire ? Ils s'échapperont vers un système différent qui sera le système par capitalisation", a pronostiqué le député de Seine-et-Marne.
C'est "un nouveau coup de poignard dans le dos des Français parce que c'est un système que nous avons voulu solidaire" et "c'est ce système là qu'on est en train de détruire progressivement avec la complicité de BlackRock", a dénoncé le patron du PS.
"C'est tout sauf une anecdote"
"Je vois le Canard enchaîné qui révèle à quel point BlackRock a été depuis l'élection du président Macron l'invité permanent de ce pouvoir-là, et qui aujourd'hui est décoré, donc c'est tout sauf une anecdote, c'est effectivement le choix d'un camp, celui des fonds de capitalisation", a-t-il encore accusé.
Fondé en 1988 aux États-Unis, BlackRock a indiqué, à l'occasion de la publication de ses derniers résultats financiers, gérer un portefeuille d'actifs de quelque 7 000 milliards de dollars.
"En aucune manière, nous n'avons cherché à exercer une influence sur la réforme du système de retraite par répartition en cours auprès des pouvoirs publics ou de tout autre acteur du secteur", a assuré récemment dans un communiqué la filiale française de BlackRock.
Avec AFP