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Le gouvernement chilien est prêt à mettre 5,5 milliards de dollars dans un plan de soutien à l'économie pour mettre fin à la contestation sociale qui dure depuis le mois d'octobre.

Objectif : mettre fin à la crise sociale au Chili. Le ministre des Finances, Ignacio Briones, a annoncé, lundi 2 décembre, un plan de soutien à l'économie de 5,5 milliards de dollars. Au programme, une augmentation des dépenses publiques en 2020 de quelque 3 milliards de dollars, une aide financière de 1,9 milliard de dollars aux petites et moyennes entreprises et 525 millions de dollars de mesures diverses, comme la reconstruction du métro de la capitale Santiago, très endommagé depuis le début de la crise.

Ce plan devrait permettre de créer 100 000 emplois supplémentaires, selon le ministre, et entraîner une augmentation de 9,8 % des dépenses publiques en 2020 par rapport à 2019. Le déficit budgétaire, quant à lui, pourrait atteindre 4,4 % du PIB.

"Comme n'importe quel foyer chilien face à une situation difficile et imprévue, nous aurons recours à notre épargne et à notre capacité d'emprunt, en sachant que ces deux éléments ont des limites à ne pas dépasser", a expliqué Ignacio Briones, en soulignant que ces mesures étaient rendues possibles par "les années de responsabilité budgétaires de tous les gouvernements" précédents.

Chute de l'activité

L'annonce est intervenue le jour même où la Banque centrale chilienne annonçait un fort repli de 3,4 % de l'activité économique du pays, la pire performance depuis celle enregistrée en 2009 (-3,5 %), au plus fort de la crise financière internationale. Cette chute de l'activité est notamment imputable à la quasi-paralysie des commerces et des services depuis le début de la crise, selon l'institution monétaire.

Cette forte contraction a conduit les autorités à revoir à la baisse leurs estimations de croissance du PIB pour 2019 de 2,5 % à 1,4 %, et pour 2020, où elle devrait s'établir entre 1 % et 1,5 %. "La crise a provoqué une décélération très brusque de la croissance et le quatrième trimestre devrait être dans le rouge. Le taux de chômage devrait repartir à la hausse et les banques ont commencé à limiter les crédits", a déclaré à l'AFP l'économiste Francisco Castañeda.

La Banque centrale du Chili avait annoncé fin novembre l'injection de 20 milliards de dollars dans l'économie pour freiner la dégringolade du peso, affecté par la crise.

La crise sociale qui s'est déclenchée le 18 octobre est la plus grave depuis la fin de la dictature du général Augusto Pinochet (1973-1990). Après 46 jours de manifestations contre les inégalités dans ce pays prospère, le mouvement a fait 23 morts, dont cinq après l'intervention des forces de l'ordre, et plus de 2 000 blessés.

Avec AFP