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Pour la deuxième fois consécutive la France s'incline en quarts de finale de l'Euro. Les Espagnols qui avaient difficilement débuté le tournoi ont pris les Bleus de court dès le début du match pour s'imposer sur un score sans appel (86-66).

AFP - Battue sans discussion (86-66) par l'Espagne jeudi à Katowice, la France s'arrête encore au stade des quarts de finale à l'Eurobasket avec, malgré l'ampleur de la défaite, de gros regrets.

Cette fois, c'est moins à cause du scénario de la rencontre, rapidement pliée par un champion du monde, qu'en raison de la physionomie du tournoi que les Bleus se réveilleront vendredi avec un goût d'inachevé et de frustration.

Sur le match lui même, rien à dire. Menés de 16 points dès la 13e minute, les Bleus n'ont pu qu'assister, impuissants, à la déferlante rouge. Pas de psychodrame comme lors des demi-finales en 2003 et 2005 ou des quarts en 2007, lorsque les Bleus s'étaient pratiquement battus tous seuls.

Cette fois, ils ont été dominés à la régulière par le champion du monde et vice-champion olympique en titre, revenu tout près de son meilleur niveau à l'image de Pau Gasol, inaccessible (28 points, 9 rebonds).

Si la France peut avoir des regrets, c'est sur le tournoi dans son ensemble et la conclusion cruelle d'une aventure pourtant bien née.

Plus dangereux

Invitée de dernière minute, elle rêvait de faire le coup du Danemark qui avait remporté l'Euro de football en 1992 après avoir remplacé la Yougoslavie.

Et ça en prenait le chemin: six victoires en six matches, la France était la seule équipe invaincue en quart, avec un jeu de plus en plus séduisant.

Sauf que ce parcours trop parfait s'accompagnait des difficultés espagnoles. Battus à deux reprises, proches de l'élimination, les champions du monde ont dû souquer ferme pour atteindre les quarts, en tant que quatrièmes de leur groupe.

Mais, comme toute équipe qui s'en sort après avoir souffert, ils n'en étaient que plus dangereux. Et ce sont les Bleus qui ont payé l'addition.

Malgré l'absence de leur meneur Calderon, les Ibères ont retrouvé une grande partie du niveau de jeu qui fut le leur ces dernières années. Avec un Pau Gasol diminué par une fracture à l'index en début de tournoi mais de nouveau intenable dans la raquette où la France, trop légère, a souffert de mille maux.

En défense aussi, les Espagnols avaient récupéré toute leur grinta, à l'image de celle, ultra-agressive, de Rubio sur Parker, propre à annihiler le jeu d'attaque et les qualités athlétiques des Bleus.

L'Euro n'est pas terminé

Ajoutez-y un barrage de tirs à trois points avec Fernandez et l'équation devenait impossible à résoudre. Trop de paramètres à gérer, trop de feux à éteindre: la France a d'entrée pris la furia rouge de plein fouet.

Contestés sur toutes leurs intentions, les Bleus n'ont pas réussi une série propre à la remettre dans le match avant que ce ne soit trop tard, d'autant que Parker (6 points) n'a jamais pesé sur le match.

L'écart a ainsi gonflé inexorablement jusqu'à +24 (73-49, 29e), sans espoir de recours. Sortir de la course aux médailles dès le premier match éliminatoire sera difficile à digérer, surtout après un tel scénario.

Mais l'Euro n'est pas encore fini pour les Bleus puisqu'il s'agit encore de se qualifier, à partir de samedi, pour le Mondial-2010 en terminant dans les six ou sept premiers, en fonction du résultat de la Turquie.

Placé devant un enjeu identique en 2007, ils s'étaient complètement liquéfiés pour finir huitièmes et rater les jeux Olympiques pour le deuxième fois de suite. Il serait souhaitable qu'ils trouvent les moyens de terminer sur une meilleure note. Malgré la frustration et les regrets, éternels.