Deux personnes ont été tuées, mardi, dans l'est de la République démocratique du Congo lors de manifestations pour dénoncer "l'inaction" de l'ONU et des autorités congolaises face aux tueries de civils par des groupes armés.
En RD Congo, les émeutes contre l'inaction des autorités congolaises et de l'ONU face aux tueries de civils ont fait deux nouvelles victimes, mardi 26 novembre, dans l'est du pays. Deux manifestants ont été tués à Beni et dans la ville voisine de Butembo, à 50 km, a indiqué le procureur militaire Kumbu Ngoma, à un correspondant de l'AFP à Beni.
Le bilan a été confirmé par un porte-parole de la Mission des Nations unies au Congo (Monusco) à Kinshasa.
À Beni, un correspondant de l'AFP a vu le corps d'un jeune homme touché à la tête, gisant sur la chaussée à 50 mètres de la base civile de la Monusco vandalisée et incendiée la veille par les manifestants.
Une centaine de personnes s'étaient de nouveau regroupées, mardi, devant la même base, protégées par des Casques bleus du Malawi, a constaté ce correspondant, qui a vu des forces de sécurité congolaises passer dans la même zone où des tirs ont été entendus.
"Je ne sais pas qui a tiré", a indiqué le parquet militaire chargé de l'enquête.
Six personnes tuées depuis le début des manifestations
À Butembo, ville épargnée par les tueries attribuées aux Forces démocratiques alliées (ADF), des habitants ont cependant manifesté pour "compatir avec la population de Beni", a indiqué à l'AFP un responsable de la société civile, Edgar Mateso.
Le chef de la police de Butembo, Richard Mmambi, a déclaré avoir envoyé un "responsable du renseignement" sur les lieux de la manifestation après avoir appris qu'"il y a eu une personne tuée par une balle perdue".
"Les manifestations sont anti-Monusco et anti-autorités", a souligné le porte-parole onusien.
La présidence avait annoncé lundi à Kinshasa des "opérations conjointes entre l'armée nationale et la Monusco" à Beni "afin d'assurer la paix et la sécurité à la population civile".
Au moins quatre manifestants avaient été tués, le jour même, à Beni, dans les émeutes qui ont visé les installations onusiennes. Les habitants protestaient après un nouveau massacre de huit personnes dans la nuit.
Avec AFP