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Les forces kurdes se sont totalement retirées du nord-est de la Syrie, selon Moscou

Le retrait des forces kurdes du nord-est de la Syrie est terminé, a annoncé Moscou, mardi. Par ailleurs, de premiers combats entre soldats turcs et syriens dans le nord du pays ont été rapportés.

La Russie, acteur clé dans le conflit syrien, a annoncé, mardi 29 octobre, la fin du retrait des forces kurdes du nord de la Syrie, où des combats meurtriers entre soldats syriens et turcs accentuent la volatilité de la situation sur le terrain.

Selon les termes d'un accord conclu le 22 octobre par Moscou et Ankara, la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG) avait jusqu'à mardi 15 h GMT pour se retirer de ses positions frontalières de la Turquie.

"Le retrait des unités armées du territoire sur lequel un corridor de sécurité doit être créé a été terminé plus tôt que prévu", a déclaré mardi le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou. Le président turc Recep Tayyip Erdogan a dit avoir été informé par Moscou de ce retrait "total".

Ankara a lancé une offensive le 9 octobre contre les YPG avec pour but affiché de mettre en place une "zone de sécurité" d'une trentaine de kilomètres de profondeur pour éloigner cette milice, avant d'interrompre son opération à la faveur de deux accords négociés séparément avec les États-Unis et la Russie.

Patrouilles russo-turques

Le ministre turc de la Défense Hulusi Akar a déclaré, mardi, que des patrouilles russo-turques allaient commencer "prochainement" à vérifier si les combattants kurdes se sont effectivement retirés de la zone tampon. La Turquie "n'hésitera pas" à reprendre les opérations militaires dans le nord-est de la Syrie si elle y repère des combattants kurdes à proximité de sa frontière, a par ailleurs averti depuis Genève le ministre des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu.

Peu avant, le ministère de la Défense avait indiqué avoir capturé 18 personnes qui ont affirmé être des éléments du régime syrien, près de Ras al-Aïn, une ville frontalière stratégique.

Mardi, des combats ont opposé les armées turque et syrienne pour la première fois depuis l'arrivée des soldats du régime syrien dans le nord de la Syrie, qui s'y sont déployés à la demande des Kurdes après l'annonce du retrait américain.

Bien que l'offensive d'Ankara soit à l'arrêt depuis l'accord russo-turc, la trêve est émaillée d'accrochages entre les groupes syriens proturcs et les Forces démocratiques syriennes (FDS), dominées par les YPG et désormais soutenues par Damas.

Moscou et Téhéran critiquent Washington

Cinq soldats syriens ont été tués par des "tirs d'artillerie" turcs, et un sixième a été "exécuté" par les rebelles proturcs près du village d'Al-Assadiya, à moins de 10 km de la frontière, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Des affrontements ont également opposé les soldats de Damas à des supplétifs syriens d'Ankara, a affirmé l'OSDH.

Mardi, une patrouille de la police militaire russe au poste-frontière de Derbassiyé (nord-est) a aussi été la cible d'un tir d'obus d'Ankara, selon l'agence officielle Sana, qui a dénoncé une "agression turque". Elle a fait état de six civils syriens blessés.

Par ailleurs, l’Iran et la Russie ont condamné mardi la décision du président américain Donald Trump de maintenir une présence militaire américaine près des champs pétroliers du nord-est de la Syrie dans le but annoncé d'empêcher les combattants de l’organisation État islamique de s'en emparer.

"Il semblerait que les États-Unis restent pour protéger le pétrole. Au moins le président Trump est honnête en disant quelles sont les intentions américaines", a ironisé le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif à Genève. Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a déclaré que "toute exploitation illégale des ressources naturelles d'un État souverain sans le consentement de celui-ci était illégal".

Avec AFP et Reuters