En Russie, le district fédéral d'Extrême-Orient représente 41 % du territoire, mais ne concentre que 6 % de sa population. Chaque année, il perd en moyenne 17 000 habitants. Pour contrer cet exode rural, mais aussi profiter de la manne économique que représente cette immense région, le président Vladimir Poutine a fait de la conquête de l’Est sa priorité et cherche par tous les moyens à y attirer les investisseurs privés.
Kamtchatka, à l'Extrême-Orient de la Russie. Jusqu'à présent, cette terre de volcans était quasi vierge de tourisme.
Mais depuis quelques années, des tour-opérateurs emmènent des Chinois, des Coréens, des Tchèques ou encore des Brésiliens la survoler en hélicoptère. À raison de 600 euros la journée, ils peuvent admirer les plus beaux sites de la péninsule, voire rencontrer certains de ses habitants sauvages, comme les ours du lac Kourile.
Eldorado rêvé par Vladimir Poutine
Ce site fait partie, comme le reste du district fédéral d'Extrême-Orient, d'un eldorado rêvé par Vladimir Poutine. Le président de la Fédération de Russie l'a dit : développer l'Extrême-Orient, c'est sa priorité pour le 21e siècle.
Construction de route et de ponts, travaux de raccordement à l’électricité ou aux eaux thermales : d'ici à 2022, le gouvernement a prévu d'y investir 4,7 milliards de roubles (soit plus de 66 millions d'euros) . Il a également mis sur pied un programme de distribution des terres permettant à chaque Russe d'acquérir gratuitement un hectare de terrain en Extrême-Orient.
Déforestation massive
Quant au Forum économique oriental, il sert de vitrine pour attirer les investisseurs privés. Encouragés par d'importantes exonérations d'impôts, des promoteurs chinois ou hongkongais se sont engagés à y construire d’énormes complexes touristiques dotés de zones commerciales et autres centres de loisirs.
Mais tout ceci a un coût, financier et écologique : dans la seule région de Vladivostok, 4,5 millions de mètres cubes de forêt sont coupés chaque année... Du bois vendu à prix d’or à la Chine, où il y est transformé, au grand dam des industriels locaux, privés de matière première.