La contestation en Irak a repris, vendredi, avec des manifestations meurtrières. À Bagdad, où les heurts ont fait huit morts, les manifestants dénoncent la violence des forces antiémeute.
Marquée par des violences qui ont fait plus de 150 morts, la contestation en Irak a repris avec des manifestations meurtrières, vendredi 25 octobre, à Bagdad et dans le sud du pays.
Dans la capitale, où huit personnes ont été tuées, les forces de sécurité ont tiré des barrages de grenades lacrymogènes et assourdissantes pour repousser les manifestants, qui ont tenté d'entrer dans la Zone verte, où siègent le pouvoir irakien et l'ambassade des États-Unis. Des centaines de personnes ont été blessées.
"Je suis venu protester car nous avons perdu notre pays", lance Ahmed Aziz Kadhum, venu manifester à Bagdad, au micro de Lucile Wassermann, correspondante pour France 24 dans la capitale irakienne. "Nous cherchons notre nation. Je ne veux pas des terres, de l'électricité ou de l'eau, je veux juste la liberté", ajoute-t-il, expliquant que les protestataires sortent dans la rue "pour forcer le gouvernement d'Adel Abdel Mahdi à démissionner".
"Il s'est écroulé, il a été touché à la tête"
Sur la place Tahrir, Lucile Wassermann décrit une situation "tendue". "De nombreuses grenades assourdissantes" ont été tirées toute la journée pour "disperser les manifestants", explique-t-elle, alors qu'une nouvelle rafale de coups de feu, tirés en l'air, se fait entendre.
"Vous entendez ? On a l'impression d'être sur la ligne de front en train de combattre l'ennemi", proteste Kamal, venu manifester à Bagdad. "Même si le Premier ministre a annoncé officiellement que personne ne devait arrêter de manifestants, ils ont donné aux forces anti-émeutes le droit d'attaquer. Il nous ont attaqués depuis 9 h ce matin."
Au milieu de la foule, un autre manifestant raconte avoir vu les forces anti-émeutes tirer sur un homme avec une grenade lacrymogène. "Il s'est écroulé, il a été touché à la tête".
Des violences qui ont fait réagir le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, qui a dénoncé vendredi "des violations substancielles" des droits humains par les forces de l'ordre lors des manifestations, sans préciser comment celles-ci devaient être sanctionnées.