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L'organisation d'Alexeï Navalny classée "agent de l'étranger" par Moscou

Le ministère russe de la Justice a classé mercredi l'organisation de l'opposant Alexeï Navalny "agent de l'étranger". La mesure permet une surveillance accrue des équipes du chef de l'opposition à Vladimir Poutine.

Le Kremlin accentue la pression sur Alexeï Navalny. Son organisation a été classée mercredi 9 octobre "agent de l'étranger", a annoncé le ministère russe de la Justice. "Un contrôle des activités de cette organisation non gouvernementale effectué par le ministère de la Justice a permis de déterminer qu'elle remplit des fonctions d'agent de l'étranger", a indiqué le ministère russe dans un communiqué publié sur son site.

Le Fonds de lutte contre la corruption, à l'origine de nombreuses enquêtes dénonçant les malversations et le train de vie fastueux des élites russes, était déjà visé par une enquête pour "blanchiment". Ses comptes ont été gelés en août par la justice et des perquisitions massives l'ont visé en septembre.

Financement d'un pays étranger

Le terme d'"agent de l'étranger", introduit par une loi en 2012, désigne une organisation bénéficiant d'un financement d'un pays étranger et ayant une "activité politique", un concept très imprécis. Tout "agent de l'étranger" est obligé de s'afficher en tant que tel dans toute communication ou activité publiques, fait l'objet d'importantes contraintes administratives et financières et est soumis à une surveillance accrue.

Le directeur du Fonds, Ivan Jdanov, a immédiatement assuré sur Twitter que l'organisation "n'est financée que par des citoyens russes". "Nous n'avons jamais reçu aucun financement étranger", a-t-il ajouté, dénonçant une tentative de "museler le Fonds".

Les autorités russes ont lancé leur enquête pour "blanchiment" au plus fort de la contestation cet été à Moscou, où les manifestations d'opposition se multipliaient en vue des municipales. Les partisans de M. Navalny étaient au premier rang des organisateurs de ces rassemblements dont certains ont été violemment réprimés.

Avec AFP