
À Rouen, où un incendie d'une usine classée Seveso a eu lieu jeudi 26 septembre, les agriculteurs sont inquiets pour leurs récoltes endommagées par la pollution. France 24 est allé à leur rencontre.
"On voudrait que le cauchemar s’arrête". Laurent Valleran, agriculteur près de l’usine Lubrizol de Rouen qui a brûlé, jeudi 26 septembre, est inquiet.
Une semaine après l'incendie de l'usine chimique Lubrizol, de nombreux habitants de Rouen et de ses alentours restent préoccupés des conséquences. Notamment, les agriculteurs, inquiets des potentielles retombées toxiques.
Dans l'exploitation familiale des Valleran, les traces de pollution étaient visibles seulement quelques heures après l’incendie. "La pollution s’est déposée dans les cornets de feuilles", constate Jean-François Valleran, qui était sur le point de récolter ses 22 hectares au moment du drame.
"Les grains sont déjà trop mûrs. Ce qu’on espère c’est de pouvoir au moins récupérer la partie noble du maïs", affirme-t-il.
Pour faire face à ces dégâts causés par la pollution industrielle, ces agriculteurs, soutenus par un élan de solidarité, ont pu acheter du maïs. Les 65 vaches élevées dans cette ferme et nourries au maïs ont dû, elles, être mises à l’abri. Quatre mille litres de lait ont aussi dû être jetés.
Alors que les conséquences du drame s’observent déjà sur les cultures, Laurent Valleran pense au long terme. Il se demande si l’explosion aura "des répercussions sur les vaches", comme d'éventuels "problèmes de fécondité".
L’activité de plus de 2 000 fermes est désormais suspendue aux résultats des analyses. À ce propos, la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a reconnu, mercredi 2 octobre, que "personne ne sait exactement ce que donnent ces produits mélangés lorsqu'ils brûlent".