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Une "base d'accord" sur la répartition des migrants sauvés en mer Méditerranée a été trouvée, lundi, à Malte par les ministres de l'Intérieur de quatre pays européens, dont la France. Le texte devra être validé par les autres États membres.

C'est une "première étape". Les ministres de l'Intérieur de quatre pays européens se sont entendus, lundi 23 septembre, à Malte, sur un pré-accord de répartition automatique des migrants débarquant à Malte ou en Italie.

Cette "base d'accord" sera soumise pour approbation à l'ensemble des pays de l'Union européenne (UE) lors d'un conseil européen au Luxembourg le 8 octobre, ont expliqué les ministres de l'Intérieur des quatre pays (Allemagne, France, Malte et Italie) et la présidence finlandaise de l'UE qui participaient à ce mini-sommet.

"Ce n'est qu'une première étape qui rassemble nos quatre pays, dont deux (l'Italie et Malte) sont immédiatement concernés" par les débarquements de migrants sur leurs côtes, a expliqué le ministre français de l'Intérieur, Christophe Castaner.

Mécanisme temporaire

Les détails de l'accord n'ont pas été communiqués, mais, selon la ministre italienne de l'Intérieur, Luciana Lamorgese, l'idée est de répartir les migrants sauvés dans les quatre semaines qui suivent leur débarquement. Les demandes d'asile seraient ensuite traitées dans ces pays d'accueil.

Ce mécanisme de répartition se veut temporaire dans l'attente d'une renégociation du règlement de Dublin, qui confie aujourd'hui le traitement des demandes d'asile au pays d'arrivée. "Nous avons toujours dit que les personnes qui arrivent à Malte ou en Italie arrivent en Europe", a déclaré Luciana Lamorgese. "Nous sommes repartis du bon pied", a ajouté la ministre.

Parmi les points de convergence se trouve le principe du "lieu d'accueil le plus sûr et le plus facile", a précisé Christophe Castaner à l'AFP. Une première sélection sera opérée dans ce lieu de premier accueil afin de vérifier le parcours des migrants "notamment en matière de lutte antiterroriste", a-t-il dit.

Dans un second temps, si le migrant arrive en France par exemple, "c'est l'OFPRA (Office français de protection des réfugiés et apatrides), un organisme indépendant, qui évaluera le besoin de protection avant que l'État ne mette en œuvre le droit d'asile", a expliqué Christophe Castaner.

Espoir d'un élargissement à 20 pays

Le mécanisme de répartition élaboré à Malte doit encore être peaufiné, la présidence finlandaise de l'UE espérant l'élargir à 20 pays. Plusieurs experts et des élus européens craignent toutefois qu'une répartition, qui ne concernerait que les migrants secourus en Méditerranée centrale soit perçue comme injuste par les pays situés sur les deux autres routes de Méditerranée, occidentale (Espagne) et orientale (Grèce).

"Nous travaillons sur un règlement temporaire sur une zone réduite, la Méditerranée centrale", a indiqué Christophe Castaner, avant d'ajouter : "nous souhaitons une réforme plus ambitieuse de la question du droit d'asile en Europe, qui doit permettre d'aider la Grèce, Chypre, l'Espagne".

Avec AFP et Reuters